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« Vous avez dit hypersensible ? », de Caroline Cohen Ring

  • Caroline Cohen Ring, Vous avez dit hypersensible ?, Ailes & Graines, 22€.
©Deeply Sensitive

Chères lectrices et chers lecteurs, me revoilà pour une nouvelle revue littéraire, et pas n’importe laquelle… Aujourd’hui j’ai décidé de vous parler d’une magnifique bande dessinée, qui je pense devrait être lue par toutes et tous, sensibles et moins sensibles, petits ou grands… A l’issue de cette chronique, vous comprendrez qu’il faut la mettre dans toutes les mains, et dans les vôtres en premier !


En allant faire mes achats de noël en décembre dernier sur le site des éditions Ailes & Graines (j’ai commandé deux livres pour enfants, le premier est Nos différences physiques, de Cévany, et le second est Des émotions plein de cartables, que se passe-t-il en moi ?, d’Anaëlle Sanzey et Cévany), je suis tombée sur cette BD, qui je l’avoue m’avait déjà fait de l’œil sur instagram. J’ai voulu la mettre sur ma wishlist, et puis je me suis dit, après tout, pourquoi ne pas me l’offrir à moi même ? Hop, j’ai ajouté au panier. 

Sur les réseaux sociaux, j’ai déjà vu des comptes qui parlaient de haute sensibilité accompagnés de dessins, sous forme de bande dessinée ou même de planche. Je trouve toujours ça très bien car les propos tenus sont tout de suite très parlants et accessibles à toutes et tous. Si je ne dis pas de bétise, la BD de Caroline Cohen Ring est la première à être publiée sur le sujet de la sensibilité, et croyez-moi, c’est une vraie pépite. Pour tout vous dire, je l’ai commandé sans vraiment trop d’attente, car au pire j’en connaissais déjà le contenu, au mieux je découvrais une autrice sensible. Comment vous dire… Dès réception, dès la préface de  Saverio Tomasella, j’ai compris que cet ouvrage serait différent de tout ce que j’ai pu lire auparavant. J’ai lu les premières pages, et j’ai été prise d’une grande émotion. Je ne sais pas vraiment pourquoi, cette bande dessinée m’a touchée en plein cœur. Est ce que ce sont les dessins, la façon dont c’est écrit, l’histoire de l’autrice… Surement un peu de tout à la fois. J’ai immédiatement été happée par le récit et la manière unique dont il est raconté. Je vous emmène donc avec moi dans cette lecture, superbe découverte de fin d’année 2021 pour moi et qui m’a tant bouleversée…

Le sommaire et la préface

©Caroline Cohen Ring

En parcourant le sommaire, on se rend compte que ce n’est pas une simple bande dessinée. C’est un guide dessiné sur la sensibilité élevée, un raccourci pour tout comprendre de manière simple, rapide, et artistique. Comme le dit l’autrice, c’est un livre qui reprend et regroupe tout ce qu’elle aurait aimé savoir et trouver lors de la découverte de sa haute sensibilité. Réunissant ses connaissances personnelles sur le sujet ainsi que des études et des tests faits par des spécialistes (Elaine Aron, Elodie Crépel, Saverio Tomasella), cet ouvrage se veut didactique, pédagogique et authentique

Divisé en quatre chapitres, dont le premier “c’est quoi l’hypersensibilité?”, le second “quand mon hypersensibilité devient un problème”, le troisième “l’hypersensibilité en société” et enfin “ être hypersensible, c’est génial !”, la BD aborde des sujets très variés et toujours pertinents, tels que la société hypo-sensible et trop stimulante, les hommes hypersensibles, revivre son enfance, corps et esprit, parler de son hypersensibilité à son entourage, bien s’entourer, être en couple quand on est hautement sensible, les situations au travail, avoir un enfant très sensible, la créativité…. Bref, vous l’aurez compris, c’est très très très complet ! 

J’ai eu la belle surprise de découvrir une préface par Saverio Tomasella, qui se réjouit de la publication de cette bande dessinée “humoristique, rigoureuse et claire, [qui]  met gentiment en évidence la normativité réductrice de la société hypo-sensible dans laquelle nous évoluons, ainsi que la méconnaissance générale des formes atypiques de sensibilité« . 

Chapitre I : « C’est quoi l’hypersensibilité ? »

©Caroline Cohen Ring

A travers des dessins racontant les situations que nous pouvons toutes et tous vivre au quotidien, la bande dessinée entre directement dans le vif du sujet avec quelques caractéristiques qui rassemblent les personnes hautement sensibles. Caroline Cohen Ring propose de mettre en image un test réalisé par Elodie Crepel, basé sur le travail de recherches d’Elaine Aron et de Saverio Tomasella, afin de permettre aux lectrices et aux lecteurs qui se poseraient peut-être des questions, d’y voir plus clair. Parmi les 23 questions proposées, on retrouve “ es-tu souvent ému jusqu’aux larmes par la musique ou les arts visuels ?”, “tâches-tu de comprendre la nature et le sens de la vie ?”, “es-tu à la recherche d’authenticité dans tes relations?”, “es-tu méticuleux ou consciencieux?”… Autant de questions par lesquelles il faut répondre oui ou non. A partir de 14 réponses positives, l’autrice nous explique que l’on est probablement porteur du trait de sensibilité des processus sensoriels. Spoiler : j’ai coché les 23 cases ! Ce que j’aime particulièrement avec ce test, c’est que contrairement au test d’Elaine Aron où les questions partent d’aspects “négatifs” liés à la sensibilité élevée et où on a l’impression d’être vraiment à part à l’issue de celui-ci, le test présenté ici est très “positif”, sans marqueur de souffrance et très bienveillant. D’ailleurs, l’autrice précise que peu importe le résultat, c’est ok dans tous les cas, et qu’un seul test ne peut véritablement faire office de “diagnostic” (on ne peut être “diagnostiqué” hypersensible car il ne s’agit en aucune façon d’une pathologie. De la même manière, les termes “positif” et “négatif” sont utilisés ici par souci de facilité pour la compréhension de mon propos).

En voyant le livre sur internet, sa couverture et ses dessins, je me suis dit qu’ils étaient très sombres. Je me suis demandé si cette bande dessinée traduisait la solitude que l’on ressent parfois lorsqu’on est hautement sensible et si elle parlait des difficultés que l’on rencontre… Mais dès les premières pages, je me suis vite aperçue que le parti pris de ces dessins n’avaient rien à voir avec tout cela. C’est juste que les couleurs de cet ouvrage sont le blanc, le gris, le noir et le doré. Voilà. Pas besoin de chercher ni d’analyser plus loin… Enfin je crois ? Les dessins sont superbes, parfois tristes, souvent joyeux, drôles et toujours généreux. Ils m’ont beaucoup touchée…

Chapitre II : « Quand mon hypersensibilité devient un problème » 

©Caroline Cohen Ring

Ce chapitre est le plus long de la BD. Il aborde de manière très subtile les “problèmes” rencontrés par beaucoup de personnes hautement sensibles. Sans trop vous en dire, je trouve que ce chapitre peut être révélateur de plusieurs de nos schémas intérieurs. En parlant de ses expériences personnelles, d’études réalisées, de témoignages, Caroline Cohen Ring parvient à nous emmener à la rencontre de nous même et de notre sensibilité en nous proposant des dessins percutants mais justes, des exercices faciles et entrainants. Loin des ouvrages scientifiques de la sensibilité élevée nous proposant des tests que nous redoutons peut-être parfois de réaliser et qui nous prennent du temps, la mise en page sous forme de dessins rend le tout attrayant et donne très envie de s’y mettre. Je pense que le dessin permet de transmettre des messages de manière si claire et directe que nous les enregistrons tout de suite. Là est toute la force de cette bande dessinée. 

Chapitres III & IV : De « l’hypersensible en société » à « Être hypersensible c’est génial ! »

D’une manière totalement inédite et originale, l’autrice aborde en douceur et avec une grande sincérité et bienveillance la vie de couple, la famille, la sensibilité au travail… Si ces thèmes sont vus et revus, je vous assure que nul part ailleurs vous ne trouverez ce que propose ici Caroline Cohen Ring avec ces merveilleux dessins et métaphores. J’ai notamment particulièrement aimé la manière dont elle aborde les attentes VS la réalité de la découverte de sa sensibilité élevée et la susceptibilité, trait de caractère que l’on associe beaucoup à la haute sensibilité. Vous connaissez le dicton « le meilleur pour la fin » ? Et bien l’autrice l’illustre très bien en partageant dans le dernier chapitre  un petit éloge de la sensibilité, de la fierté d’accepter ses émotions afin de vivre sa vie, seul.e et avec les autres, de la meilleure façon qui soit. Je vous invite vraiment à lire cette si belle bande dessinée qui mérite d’être lue par le plus grand nombre !

Le mot de la fin 

Comme le dit Saverio Tomasella, ce livre “mérite de circuler le plus largement possible en francophonie, passant dans toutes les maisons et par toutes les mains, autant celles de grands sensibles que de personnes pas encore très à l’aise avec leur sensibilité« . Je n’aurais pas dit mieux ! Pour se procurer cet ouvrage, direction le site des éditions Ailes & Graines : https://editions.ailesetgraines.com/produit/livre-vous-avez-dit-hypersensible-caroline-cohen-ring/


J’espère que cette revue vous aura plu, qu’elle vous aura donné envie de découvrir cette sublime bande dessinée. N’hésitez pas à m’écrire en commentaire, cela me fait toujours extrêmement plaisir. N’hésitez pas à me dire si vous aimez ce genre revue un peu plus longue ou si vous préférez des revues plus courtes, comme j’ai pu le faire précédemment. Qu’est-ce qui vous aide le mieux à choisir vos prochaines lectures ? Je vous remercie pour vos réponses, à très vite sur le blog ! 🙂 

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