Qu’est ce qui nous motive ? Et plus particulièrement, qu’est ce qui serait la situation idéale pour qu’une personne hautement sensible se sente bien dans son travail mais aussi dans sa vie quotidienne ? Je me suis alors souvenu de mes études et notamment des cours de management que j’ai pu avoir. Durant ces cours, nous avons évoqué la pyramide de Maslow pour comprendre les besoins des personnes afin de motiver ses équipes. J’ai donc analysé cette pyramide et posé l’hypothèse des différents étages à remplir pour une personne hautement sensible.
Qui est Maslow et sa Pyramide des besoins ?
Abraham Maslow est un psychologue américain qui étudie dans les années 1940 les besoins humains. Suite à ses observations, il publie en 1943 ses recherches sous le nom A Theory of Human Motivation qu’il développe dans un ouvrage intitulé Motivation and Personnality. Dans cette pyramide, Maslow répertorie 5 grands besoins primordiaux, sortes de palier à atteindre pour qu’un être humain se sente bien :
– Les besoins physiologiques
– Les besoins de sécurité
– Les besoins d’appartenance
– Les besoins d’estime
– Les besoins d’accomplissement de soi
Pour chaque étape de cette pyramide, je vais donc développer, ce qui selon moi, peut répondre aux besoins des personnes hautement sensibles. .
Les besoins physiologiques
Les réponses à ces besoins sont plutôt simples. Manger, boire, dormir… Tous les éléments qui permettent à un être humain d’être en bonne santé et en vie. Vous le savez déjà, physiologiquement les personnes hautement sensibles ont tendance à être plus sensibles aux stimuli qui peuvent véritablement leur gâcher la vie et affecter notamment leur santé mentale. Trop grande luminosité, bruits forts, vêtements qui grattent… Autant de stimuli intenses auxquels le corps des personnes hautement sensibles a tendance à vite réagir pouvant créer une grande fatigue. Ici les besoins vont donc varier en opposition à une personne « normo-pensante ». Lumière tamisée, réduction des bruits environnants, vêtement adapté en coton doux avec aucune étiquette… Alimentation variée en fonction des intolérances. Répondre à ce besoin peut prendre énormément de temps afin de s’adapter et trouver une routine qui convienne… Cela peut demander également une forte adaptation de son espace de travail pour limiter le grand nombre de stimuli dont les personnes hautement sensibles sont sujettes.
Les besoins de sécurités
Qui n’a pas besoin de sentir en sécurité, de vivre dans un environnement stable, sans anxiété et sans crise ? Un safe space, souvent constitué d’un foyer construit selon nos besoins et nos envies. Mais c’est sans compter la forte empathie des personnes hautement sensibles. Nous le savons, l’actualité du moment ne reflète pas forcément une grande sécurité. Guerres, émeutes, catastrophes naturelles… Autant de causes qui peuvent créer chez une personne hautement sensible un sentiment d’insécurité. Rappelez-vous par exemple de l’éco anxiété, qui crée chez de nombreux individus sensibles à la cause environnementale, une forte anxiété voire la dépression. La réponse va être donc de s’éloigner le plus possible de toutes situations qui vont créer cette insécurité. Se couper des actualités, éviter les situations de conflits (notamment au travail), se créer une routine rassurante… Cela peut d’ailleurs expliquer pourquoi les personnes hautement sensibles sont généralement réticentes aux changements.
Les besoins d’appartenance
C’est un grand besoin de l’être humain : faire partie d’un groupe et ce dès le plus jeune âge. De nombreux psychologues et sociologues se sont penchés sur la question, la conclusion étant que « l’homme est un animal sociable ». Cette idée est d’ailleurs évoquée dans le dernier livre de Saverio Tomasella, Plus jamais harcelés, sur le harcèlement scolaire, qui prend sa source et sa force dans le groupe de persécuteur qu’il crée. De nombreuses personnes hautement sensibles ont du mal à comprendre leur sensibilité élevée et font souvent de nombreuses recherches sur l’hypersensibilité. C’est le début d’un long chemin vers l’acceptation. Ces recherches vont mener aux partages avec notamment d’autres personnes hautement sensibles créant ainsi le sentiment d’appartenance à un groupe. D’autres personnes sont comme nous, nous ne sommes pas seuls.
Les besoins d’estime de soi
Une fois que les besoins des autres paliers sont assouvis, Maslow entame l’avant-dernière marche avec le besoin d’estime de soi qui se traduit par une forme de besoin de reconnaissance et de respect. Les personnes hautement sensibles sont souvent victimes de reproches récurrents qui commencent bien souvent par : « tu es trop… tu n’es pas assez… ». Autant de paroles qui vont les dévaloriser et peuvent créer un sentiment de culpabilité à ressentir extrêmement. Dans le travail mais aussi en famille, cela peut mener à de grandes phases dépressives, voire de burn-out. Si nous comparons ce besoin au précédent, celui va plus loin car il s’agit ici de l’acceptation de ce trait de caractère. Une personne hautement sensible chercherait alors un endroit ou une situation où son caractère serait accepté voire reconnu. Ainsi de nombreuses personnes se plaisent dans des métiers d’aides à la personne, de coaching ou des métiers dans lesquels leur capacité d’écoute, d’empathie, leur humanité vont être reconnues comme une force. Et bien souvent cela peut mener à travailler en indépendant plutôt qu’avec une équipe.
Les besoins d’accomplissement de soi
Ce que je traduirais par la recherche de sens chez les personnes hautement sensibles. Cette impression de faire partie de quelque chose qui va au-delà de soi. Selon Maslow le besoin d’accomplissement de soi correspond à un besoin de se réaliser, de mettre en valeur son potentiel personnel dans tous les domaines de sa vie. Pour les plus spirituels, une sorte de mission de vie. Vers la fin de sa vie Maslow ira même plus en ajoutant un niveau qu’il nommera « self-transcendance » traduit par « dépassement de soi » en français. Une recherche de l’être humain à faire avancer une cause qui va au-delà de lui, dans laquelle il va se mettre au service d’autrui incluant également une recherche de communion intense. Les personnes hautement sensibles ont tendance à avoir une grande spiritualité, une sensation de connexion avec la nature, une intuition bien souvent très développée qui vont les conduire à des actions bienveillantes pour le bien d’autrui.
Les limites à la pyramide de Maslow et à mes réflexions
Pour écrire cet article j’ai dû chercher dans mes propres besoins en tant que personne hautement sensible tout en croisant les témoignages d’autres personnes. Si la pyramide de Maslow semble être un excellent moyen d’analyser ses besoins, je trouve néanmoins que dans l’analyse elle a quelques limites. Même si nous ne pouvons pas renier que les personnes dotées d’une grande sensibilité ont de nombreuses caractéristiques communes et qu’ils partagent souvent les mêmes besoins, nous oublions tout de même que chacun est unique. Chacun a son degré de sensibilité et la hiérarchisation des besoins sera différente en fonction des individus. La société actuelle cherche à nous mettre dans des cases alors que nous sommes tous uniques. Bien sûr que de répondre à ces besoins est important, mais chacun aura une manière différente d’y répondre, voire même de rajouter des paliers ou d’en enlever. Donc garder bien à l’esprit que vous êtes uniques !