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Les personnes hautement sensibles sont-elles toujours si sensibles ?

« Suis-je vraiment hautement sensible ? », voilà la question qui m’a taraudé il y a quelques mois. J’avais l’impression que ma sensibilité m’avait abandonnée. Je ne me sentais plus si empathique, j’avais des pensées parfois dures envers les autres, je me sentais moins touchée, que ce soit par la beauté, la tristesse ou le reste… Je me sentais vide. Comme si tout était devenu gris, sans nuance. Ma vision des choses semblait fade, et cela m’a fait très bizarre. Il me manquait quelque chose d’important : ma sensibilité, et je n’ai pas du tout aimé ça. Je me suis demandé si j’étais vraiment et si j’avais vraiment été hautement sensible un jour. Si je l’avais été, pourquoi d’un coup je ne ressentais plus les choses aussi fort ? Qu’est ce qui avait changé ? Ma sensibilité allait-elle revenir ?

Je sais que nous sommes nombreux à se questionner à ce sujet, David a d’ailleurs rédigé un article sur le fait qu’il avait peur de perdre sa sensibilité. Aujourd’hui, je voudrais vous parler du pourquoi, à certains moments, notre sensibilité semble se faire plus petite, et comment la retrouver sereinement.

Il m’est souvent arrivé de rester presque de marbre face à une catastrophe (catastrophe naturelle, attentat, crise politique…), ne ressentant pas de tristesse particulière pour tous ces gens pourtant impactés par des faits graves. Ce manque d’empathie évident a le don de me faire affreusement culpabiliser quand il se produit. A côté de ça, montrez moi la vidéo d’un chiot accueilli dans une nouvelle famille et je suis capable de pleurer à chaudes larmes. Cherchez l’erreur… J’ai mis longtemps à me rendre compte que ce manque de sensibilité face à des événements importants où de nombreuses vies sont en jeu, mon esprit mettait en place spontanément un mécanisme d’auto défense. Comme si ma survie émotionnelle en dépendait. Le cerveau est quand même bien fait non ?  Lorsque j’ai réalisé cela, j’ai compris pourquoi, quand pendant mes cours d’Histoire au lycée, je ne ressentais pas autant de peine que certains de mes camarades quand nous parlions des Guerres Mondiales. C’est comme si mon cerveau savait que qu’il fallait être triste, mais n’y arrivait pas. Et je pense qu’heureusement que mon esprit me protège, car je ne supporterais pas toute cette souffrance

Je suis contente d’être parvenue à cette conclusion de moi même, et cela faisait longtemps que je voulais vous en parler, sans savoir comment. C’était sans compter l’écoute de l’épisode 75 du podcast A fleur de peau de mon amie Pascaline, accompagnée de Saverio Tomasella, qui abordait justement ce sujet pour mon plus grand plaisir, et qui m’a donné l’impulsion nécessaire afin de terminer cet article qui traîne depuis des mois dans mes notes. Dans cet épisode de podcast, Saverio Tomasella confirme qu’une personne, bien qu’hautement sensible et empathique, peut ne plus être capable d’empathie lorsqu’elle arrive en état de saturation émotionnelle ou bien quand elle est surstimulée. C’est pour cela que j’ai parfois cru que ma sensibilité élevée m’avait abandonnée, que j’ai cru être un monstre sans cœur face à ma neutralité quant à un évènement mondial grave… Finalement, il est bon de savoir que notre sensibilité ne nous quitte jamais, mais que notre énergie oui ! Quand nous ne prenons pas soin de nous, que nous sommes fatigués ou que les aléas de la vie font que nous avons des contrariétés importantes, en tant que grands sensibles, nous avons besoin de davantage de temps de “recharge” et de temps pour nous afin de nous ressourcer et de faire baisser toute notre jauge de stimuli. Ce temps de recharge nous permet de faire à nouveau preuve d’empathie, d’accueillir pleinement notre sensibilité et comme le dit Pascaline, de pouvoir être de nouveau en lien avec les autres. 

Je vous invite vivement à écouter cet épisode 75 (et tous les autres!) du podcast A fleur de peau, où Saverio Tomasella explique notamment que face à des situations particulièrement dramatiques, voire traumatiques, nous autres grands sensibles pouvons être en état de choc et ainsi ne plus être capables de ressentir aussi fort que nous en avons l’habitude. Nous passons en mode survie : pas question pour notre esprit de souffrir, alors il nous protège de manière autonome. Je peux donc me rassurer, et vous aussi, nous ne sommes pas de vilaines personnes si un événement ne nous touche pas, simplement, nous nous protégeons des horreurs du monde.

Merci beaucoup de m’avoir lue, n’hésitez pas à me faire part de vos avis ou expériences à ce sujet, je suis toujours curieuse de vous lire. A très vite,

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