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« En finir avec la bienveillance… » NON !

En finir avec la bienveillance ». Je vois ce sujet d’article sur LinkedIn Actualités et rien qu’en le lisant j’ai envie de sauter au plafond. Cet article rédigé par un journaliste pour Le Monde et reprenant les propos de Matthias Debureaux, auteur de l’essai Le Noble Art de la brouille déclare : « On est en train de devenir complètement nunuche ». Je n’ai pas pu lire l’article (car payant), ni les travaux de ce Monsieur, mais le titre lu sur LinkedIn m’a tout de suite mis très en colère. Ni une, ni deux, j’ai envoyé un message à Séléné pour lui faire part de mes ressentis et de mon envie d’écrire un article à ce sujet. Et puis finalement j’ai attendu plusieurs semaines, le temps que ma colère redescende et je me suis dit, pourquoi pas, d’accord ouvrons le débat sur la bienveillance au sens large. Bon plutôt qu’un débat, ça sera plus tôt mon avis personnel que je vais vous donner, mais n’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en commentaire. 

Premièrement, définissons ce qu’est la Bienveillance. Je ne vais pas aller chercher bien loin la définition, voici celle du Larousse : « Disposition d’esprit inclinant à la compréhension, à l’indulgence envers autrui. » Quand on regarde la définition, le concept de bienveillance n’a pas l’air bien compliqué… Et pourtant comme les termes « hypersensibilité » et « pervers narcissique », le terme « bienveillance » va faire aussi l’œuvre d’un effet de mode, utilisé à de nombreuses reprises, souvent à tort, pour cacher des méfaits hypocrites. C’est le cas notamment dans le monde du travail… Les collègues, les managers, les patrons, n’hésitent pas à faire des commentaires ou des réflexions soit disant en toute bienveillance. Et je pense que dans bien d’autres domaines c’est également le cas. Un ami par exemple qui vous fait une petite critique (« mais c’est pour ton bien tu sais »). Dans ces cas-là, je pense que nous essayons de cacher derrière la bienveillance, des propos qui ne le sont pas du tout dans l’esprit de celui qui les dit. Nous avons poussé aussi les organismes, entreprises privées et autres à faire preuve de bienveillance, comme pour adoucir certains mots, certaines démarches parfois rudes. Si bien qu’à mon avis certains mots sonnent faux. Donc oui, dans ce cas là, c’est enjoliver les choses plutôt que finalement être direct. Mais ici, est-ce que nous ne confondons pas diplomatie et bienveillance ? Rappelons que la bienveillance n’est pas une tournure de phrase ou une manière de parler mais bel et bien un état d’esprit. Et je pense que c’est ça qui m’a véritablement mis en colère en voyant notamment les commentaires sur LinkedIn. Le terme bienveillance est tellement utilisé à tort et à travers, quand on en a oublié son sens profond. La vraie bienveillance, nous en avons vraiment besoin, surtout dans le monde dans lequel nous vivons. 

Rappelons que LinkedIn est un réseau social pour les professionnels, la plupart des personnes qui y publient ne sont pas là pour changer les esprits, faire de la prévention mais bien pour vendre quelque chose. La plupart des publications sont principalement intéressées, pour gagner, entre autre en notoriété. Le monde dans l’entreprise est déjà très froid de manière générale, pourquoi vouloir en plus retirer cette bienveillance qui ferait justement du bien à tout le monde. Ne sommes-nous pas déjà tellement loin de certaines valeurs humaines ? Est-ce que finalement l’appât du gain est devenu à ce point une priorité au détriment du bien être et de l’égalité de chacun ? Je ne suis donc pas d’accord avec le fait d’en finir avec la bienveillance. Elle représente tellement de choses positives quand elle est vraie et non cachée derrière des esprits malsains et toxiques. Nous ne devrions pas la remettre en question, mais plus remettre en question les agissements de ceux qui pensent agir en son nom. Moi la bienveillance j’y crois et j’essaye de la propager du mieux que je peux. Cela ne m’empêche en aucun cas de dire ce que je pense, d’être diplomate, bien au contraire. C’est un juste équilibre qu’il faut trouver. Ça demande un peu plus d’efforts certes, mais les résultats sont là. Pour vous donner un exemple, j’entretiens de bonnes relations avec la personne chargée de mon dossier pour mon logement. C’est elle qui m’a proposé le logement dans lequel je viens d’emménager… L’ayant eu au téléphone en début de semaine, elle m’a appris que si elle n’avait pas insisté je n’aurais jamais eu l’appartement. Mais que ma gentillesse et ma bienveillance l’avaient marquée dès notre première rencontre… Et c’est là que je me suis dit que durant toutes ces années où on m’a dit que j’étais trop gentil, que j’allais trop vers les autres, que ceux-ci n’étaient pas une bonne chose mais qu’il valait mieux que je sois plus agressif, et bien ces personnes avaient tort. C’est en restant moi même, en tentant d’être le plus bienveillant possible, que j’ai attiré à moi des personnes bien intentionnées également. Je ne fais pas ça pour avoir un retour en particulier mais je dois avouer que j’étais très heureux d’entendre ses paroles et ça m’a conforté dans l’idée qu’il faut que je continue à être comme ça. 

En finir avec la bienveillance ? Il n’en est pas question. La bienveillance ne nous rend pas nunuche. Révisons notre manière de nous exprimer, de manager et nos priorités, avant de mettre sur le dos des valeurs dont nous avons plus que besoin aujourd’hui, les échecs comportementaux de certains. Continuons au contraire d’être indulgent, compréhensif, réfléchi, sans être pour autant des bisounours capables de tout accepter. Comprenez que la révolution sensible est en route et que vos articles accusateurs ne feront pas de mal aux valeurs humaines et aux personnes qui les défendent.

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