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Cacher ses sentiments, est-ce être adulte ?

Il y a quelque temps, j’ai trouvé un bel ouvrage dans la boîte à livres de mon quartier. C’était un dimanche après-midi. Il faisait beau et bon. Le soleil était là, accompagné d’une légère brise, et je me suis dit qu’au lieu de rentrer directement à la maison, j’allais aller m’installer au parc pour découvrir ma nouvelle lecture. J’étais donc assise sur mon banc préféré, sous les arbres, à lire A la dérive des sentiments d’Yves Simon, lorsqu’une phrase m’a interpellée : 

“ […] cela faisait horriblement adulte de cacher ses sentiments.” 

Cette petite phrase m’a rappelé ma rencontre avec Saverio Tomasella. Lors de cette rencontre avec d’autres lectrices et lecteurs, à l’occasion de la parution de son nouvel ouvrage Les bonheurs de l’art, il disait que garder son âme d’enfant participait au fait d’être heureux. Une lectrice a répondu à cela : “Mais moi j’ai l’impression de ne jamais avoir quitté l’enfance!”, sur quoi Saverio Tomasella a simplement répondu “Félicitations!”.

Conserver son âme d’enfant, sa capacité d’émerveillement, une certaine naïveté face au monde permettrait de ressentir profondément, et donc d’avoir davantage de petits bonheurs… C’est du moins comme ça que je le comprends. Mais qu’en est-il des personnes qui ne conservent pas leur part enfantine et qui deviennent des adultes

Est-ce que vouloir cacher à tout prix ses sentiments, ne pas vouloir montrer ses émotions, avoir honte de sa sensibilité, est-ce quelque chose de très adulte ? Est-ce que les personnes qui conservent leur capacité d’émerveillement ne seraient-elles pas les personnes les plus sensibles ? Est-ce que les adultes, ceux qui sont parfois méprisants et hautains avec les enfants, qui pensent être supérieurs de par leurs connaissances, ne seraient pas ceux qui pensent que la sensibilité est une faiblesse ou une fragilité et qu’il ne faut surtout pas la montrer ? N’est ce pas vouloir être ou paraître adulte que de penser qu’il est honteux d’afficher sa sensibilité ? Je trouve cette réflexion intéressante. (Bien sûr, il est aussi question des injonctions que la société impose, celles de genre ou tout simplement de bienséance, mais je me questionne ici sur la sensibilité vécue comme un.e enfant et celle vécue comme un.e adulte).

Je suis curieuse de connaitre votre avis sur cette idée. Qu’en pensez-vous ? Connaissez-vous ce livre ? J’ai hâte d’échanger avec vous. En attendant, si vous lisez ceci, s’il vous plait, conservez votre âme d’enfant, celle qui vous permet de voir la beauté dans toutes les petites choses, de ressentir une profonde joie pour si peu… S’il vous plaît, ne fermez pas la porte de votre sensibilité, ne la cachez pas, ne devenez pas adulte…!

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