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Le vilain petit canard

Depuis peu, j’ai commencé une nouvelle lecture. Il s’agit de Femmes qui courent avec les loups de Clarissa Pinkola Estes. Un classique que je n’avais pas encore lu. Histoire des Femmes, mythes de l’archétype de la Femme sauvage, l’ouvrage parcourt différents contes et mythes qui sont ensuite analysés et décryptés avec brio par l’autrice, dont c’est la spécialité. Parmi les contes, la bien connue histoire du Vilain petit canard

Je ne sais pas pourquoi, mais je confondais cette histoire avec celle du Petit Poucet. J’ai véritablement redécouvert ce conte lors de ma lecture, c’est incroyable à quel point elle a résonné en moi. Son message est si universel, j’en ai été très émue. 

Si comme moi, vous ne vous souvenez plus très bien de cette histoire, elle raconte la vie d’un petit canard, qui dès le départ, depuis sa coquille et sa naissance, est rejeté à cause de sa différence. Trop grand, trop gros, de couleur différente que tous les autres cannetons… Il est raillé, moqué, par des inconnus et par sa propre mère qui le rejette. Il se retrouve face à lui-même, devant se battre pour sa vie et sa singularité dont il n’a pas encore idée, jusqu’au jour où il rencontre des cygnes magnifiques qui le font rêver… Pour son plus grand bonheur, une fois à l’âge adulte, il se rend compte qu’il n’était pas un canard, qu’il n’était ni trop gros, ni trop grand, mais un magnifique cygne. Arrivé parmi les siens, il est reconnu, accueilli, et enfin, il peut vivre pleinement sa vie. 

Evidemment, je ne raconte pas aussi bien cette histoire que le fait Clarissa Pinkola Estes. Je vous fais ici un petit résumé à ma manière, ce qui est beaucoup moins émouvant que le véritable conte. Il me permet toutefois d’illustrer un thème qui me tient particulièrement à cœur : la solitude.

Cela fait des mois que je rédige des brouillons d’articles concernant la solitude, mais je ne parviens pas à exprimer mes mots de la bonne manière, ou en tout cas celle qui me convient. La lecture de ce conte a fait un petit tilt dans ma tête : voilà un parfait exemple d’une des solitudes que l’on peut vivre, que ce soit au sein de la société ou au sein de sa propre famille. Le sentiment de rejet que connaît le vilain petit canard, dû à sa différence physique, entraîne une solitude profonde qui lui fait perdre le sens de son existence. Comme c’est compréhensible… 

Je crois que nous sommes tous, à un moment ou à un autre, le vilain petit canard. Peut-être le temps d’une discussion, d’une soirée ou même de plusieurs années… Il n’est pas étonnant que nous ayons besoin parfois de nous assigner des étiquettes ou se rapprocher de certaines communautés. Que ce soit du fait de notre couleur de peau, de notre langue maternelle, de notre religion, de notre orientation sexuelle ou même de notre singularité comme l’est par exemple la haute sensibilité, lorsqu’on se sent rejeté par le reste du monde, se rapprocher d’une communauté nous rassure, nous protège et nous fait nous sentir à notre place.

Au-delà de se retrouver au sein d’une communauté, de s’enfermer peut-être parfois dedans, selon moi, nous devrions toutes et tous faire preuve d’un peu plus d’empathie, d’indulgence, de tolérance et de respect envers autrui. C’est sans doute utopique, certes, mais imaginez les dégâts émotionnels qui pourraient être évités… Imaginez la bienveillance qui régnerait… Ça fait rêver non ? Alors morale de l’histoire : respectons les canards, les poules d’eau, les cygnes et autres pieds palmés. Mettons de l’humanité dans nos pensées et dans nos actions.

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