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Loin du monde des bisounours

Le monde va mal… voire très mal… Si bien que l’angoisse s’accentue de plus en plus… Et quand on est une personne très sensible c’est difficile de faire comme si de rien n’était et de prendre du recul par rapport à tout ce qui se passe. On aura beau essayer de s’éloigner des actualités, à moins de vivre dans une grotte sans aucun accès à internet, ni au monde extérieur, on y sera toujours confronté. Il est important de rester informé, mais cette ultra conscience de tout peut nous rendre encore plus anxieux qu’à l’accoutumée. 

D’aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais vraiment aimé regarder les informations. Déjà petit, cela provoquait chez moi de l’angoisse. Je me souviens que nous les regardions de temps en temps avec ma famille lors du repas du soir. Certaines images me faisaient très peur… D’ailleurs j’ai longtemps fait des cauchemars sur les catastrophes naturelles. Puis durant les études, il était important de rester informé, certains faits d’actualité pouvant être repris en sujet d’examen. Et quand il s’agissait d’actualités politiques j’étais totalement largué… Avec l’arrivée des nouvelles technologies, des nouvelles chaînes, des smartphones et des réseaux sociaux, même si aujourd’hui vous n’êtes pas branché à BFM le soir, vous tomberez forcément sur quelque chose qui parlera de l’actualité. Néanmoins il faut faire attention… Ces dernières années ont vu l’arrivée de fake news et autres fausses rumeurs, qui rendent par moment cette actualité, déjà si compliquée, complètement faussée. Les choses vont tellement vite, que nous nous noyons dans une masse de communications, dans lesquelles il faut en plus démêler le vrai du faux. Tout le monde commente, donne son avis et republie sans vraiment vérifier les sources, ce qui ajoute encore plus d’incompréhension. Même si j’essaye de prendre du recul par rapport à tout ça, il peut arriver que moi même je me fasse berner. Ce nombre incessant d’informations, la remise en question de l’exactitude de celles-ci et les débats qui en découlent me donnent cette impression d’accumulation énorme. A peine avons-nous appris une nouvelle que nous enchaînons avec une autre et c’est sans fin. Si bien que j’ai arrêté de regarder la télé chez moi, que je n’écoute plus la radio, et que j’évite de lire les actualités sur internet. Même si j’ai mon avis, je préfère également éviter les débats, bien souvent stériles, qui ne nous font pas avancer mais plutôt nous diviser. Outre ce matraquage d’informations, ce qui me stresse vraiment ce sont les faits, et quand on est une personne hautement sensible, il est très difficile de passer à côté. 

Crise sanitaire, catastrophe naturelle, écologie, guerres, mouvements… Ces dernières années, il s’est passé énormément de choses. Si bien qu’il est difficile de rester les yeux fermés face à ce qui nous entoure. Je ne sais pas pour vous, mais tout ceci me stresse énormément. Et je ne sais pas si ce sont les informations en elle-même qui me font peur, la réaction des gens face à celles-ci, ou les deux. Nous sommes tellement divisés que j’ai l’impression que nous n’avançons pas vraiment et que c’est plutôt une bataille pour savoir qui a raison. La planète va mal, les humains vont mal, tout va mal ! Je ressens cette ambiance oppressante et anxiogène, mais aussi une colère, une incompréhension monter dans la société. Si bien que lorsqu’il y a eu le confinement, que j’ai su que tout le monde allait rester chez soi, et que ce fut un temps de pause pour la planète, j’étais très content ! Le retour à la normale (plus de télétravail pour moi depuis le premier confinement) m’a littéralement angoissé. J’allais retourner dans ce monde terrifiant et incertain. 

Mais ce qui est le plus dur c’est de voir de la destruction, de la violence, des discriminations et de ne rien pouvoir faire. Enfin si on peut toujours faire quelque chose à notre échelle, même si c’est un petit geste. J’essaye d’en faire mais j’ai l’impression que c’est insuffisant et du coup je culpabilise. Alors par moment je me réfugie dans mon monde de bisounours, croyant toujours en l’amour, au partage et aux autres. J’y crois fermement. Mais quand je quitte ma bulle, le retour à la réalité est dur… voire même très dur. Par moment je ressens le besoin d’en discuter et je ne suis pas le seul. Il arrive qu’avec Séléné nous parlons d’actualité durant nos réunions… Et j’ai l’impression qu’elle est comme moi, qu’elle a peur aussi de l’avenir. Nous partageons nos angoisses mutuelles et ça me rassure un peu pour le coup. Néanmoins je dois avouer que certaines actualités nous ont permis de mettre le doigt sur des choses qui ne devraient plus exister. Et si elles sont devenues si importantes aujourd’hui c’est sans doute parce que nous en avons marre de voir toutes ces atrocités. Le peuple se soulèvent et partagent des scènes choquantes que nous ne voulons plus voir. Donc d’un côté ça me renforce sur les actions que je peux mener à mon échelle.  

Même si les actualités peuvent paraître angoissantes, je ne pense pas qu’il faille se replier chez soi, en mode embryon, méfiant de tout, en attendant que ça se tasse. Nous ne pourrons pas tout régler non plus car nous ne sommes pas des surhommes… Néanmoins il faut garder je pense un certain recul par rapport à tout ce que l’on voit et garder son libre arbitre. Je ne doute absolument pas que le monde est rempli de gens bienveillants, sensibles à ce qui les entourent, et en croyant à tout cela, je suis convaincue que nous parviendrons à changer ce monde qui va mal et vivre en accord avec lui et avec nous même, en respectant chacun. 

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