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Pouvons nous vraiment changer ?

Dernièrement je suis tombé sur une interview via le média Brut.Philo, de Maxime Rovère, écrivain et philosophe français. Une question lui était posée : “Une personne peut-elle vraiment changer ?”. Pourquoi voudrions nous changer ? D’après l’éthique et écrits de nombreux philosophes, si nous changeons c’est pour aller vers une meilleure version de nous-même. Comment est-ce que nous faisons pour aller vers le mieux ? Selon Maxime Rovère, même si nous le décidons, nous ne pouvons pas changer par nous-même… Il semblerait que ce soit notre environnement qui nous influence et notamment nos relations qui nous changent. Je vous ai résumé grossièrement son début de réponse, mais cela m’a rappelé mes débuts de recherches sur la haute sensibilité et le chemin que j’ai parcouru pour mieux me connaître et accepter ma sensibilité élevée. 

Petit flash-back il y a quelques années. Je suis en pleine relation toxique… Je suis tiraillé, à fleur de peau, je vis dans une peur constante et je n’arrive plus à savoir qui je suis vraiment. La personne qui partage ma vie me fait des reproches constamment sur ce que je suis, mettant le doigt tout particulièrement sur le fait que je sois “trop” sensible. À cette époque je crois alors que ma sensibilité élevée est un problème pour le bien-être de notre couple et je décide de faire des recherches en vue de changer et devenir moins sensibles. C’est à ce moment que je rencontre le terme d’hypersensibilité, qu’aujourd’hui nous traduisons plutôt par haute sensibilité. Si je compare mon récit aux dires de Maxime Rovère, c’est cette vision du partenaire qui me pousse à vouloir changer. Et vu qu’elle voyait ma sensibilité comme quelque chose de négatif, j’ai pensé qu’en restant sensible j’étais une mauvaise personne et qu’il y avait un problème chez moi. Maxime Rovère précise que “la grande difficulté à nous connaître nous-même ne peut être résolue que par la confiance que l’on accorde aux autres”. Il est vrai qu’à cette période, j’étais en grand manque affectif, j’avais très peu confiance en moi et je ne me connaissais pas moi-même. Mais alors comment faire pour changer, est-ce que cette personne qui a brimé ma sensibilité avait tort ou avait-elle raison ?

D’après Maxime Rovère, il ne s’agit pas de faire exactement ce que les autres nous disent pour changer, mais plutôt d’écouter. En écoutant notre entourage, nous avons des informations sur ce que nous renvoyons et sur ce que nous sommes. Néanmoins tout n’est pas vrai, c’est pourquoi il faut trouver un équilibre dans ces écoutes. En me renseignant sur ma haute sensibilité, j’ai commencé à en parler sur les réseaux sociaux, et c’est à ce moment que j’ai pu récolter plusieurs avis, notamment celui de Séléné. Au fur et à mesure de mon avancée, j’ai rencontré plusieurs personnes ayant un rapport différent avec leur sensibilité, en positif ou en négatif. J’ai eu notamment des retours de mon entourage qui ont remarqué cette grande sensibilité sans pour autant la considérer comme un défaut. Ayant un entourage bienveillant qui m’a toujours soutenu, j’ai fini par comprendre qu’être émotif n’était pas un défaut mais au contraire une qualité. Et c’est à partir de là que j’ai commencé à changer d’état d’esprit. En vérité je n’ai pas changé mon moi profond. Je suis et je resterai un grand sensible. C’est ma manière de voir les choses qui a changé. J’ai également compris que si on n’accepte pas ce que je suis et bien il fallait couper les liens et c’est ce que j’ai fait avec mon ex. Un véritable entourage bienveillant connaît ce qu’il considère comme vos défauts et vous aime à partir du moment où ces défauts, ils les acceptent comme faisant partie de vous. Et vice versa bien entendu. L’entourage a donc un rôle majeur dans la vision de soi et de facto en l’acceptation de votre sensibilité. Et c’est le même cas en amour. 

Dans son interview, Maxime Rovère précise qu’il ne faut pas chercher à changer son partenaire ou à changer soi. Mais plutôt d’examiner les blocages pour tenter d’avancer ensemble. Dans le cas de mon ancienne relation, cela ne pouvait pas fonctionner car la personne en face voulait un changement de ma part pour avancer, plutôt que de chercher à changer ensemble. Elle ne m’aimait pas pour ce que j’étais mais pour ce que je lui apportais. Si je ne reniais pas qui j’étais alors la relation n’avait aucun intérêt. Si vous regardez l’article de Séléné sur sa vie de couple, vous pouvez voir que malgré les différents degrés de sensibilité de chacun cela fonctionne tout de même. Ce n’est pas toujours facile, mais ils essayent de se comprendre l’un l’autre, plutôt que de vouloir changer l’autre. Nous avons beaucoup de personnes qui entrent souvent en contact avec nous en nous disant qu’ils ne supportent pas leur sensibilité et qu’ils auraient voulu être autrement… J’ai ma petite théorie sur le pourquoi les personnes hautement sensibles souffrent souvent. 

Imaginez une société où la sensibilité est vue comme une faiblesse (c’est déjà le cas en vérité). Vous grandissez avec une culture qui discrimine les personnes qui ressentent intensément et qui l’expriment. Forcément qu’un grand sensible se découvrant voudra changer pour ressembler aux autres. Je ne vais pas vous refaire tout le discours, je vous invite grandement à lire nos précédents articles. Mais il est en effet important de communiquer ses émotions et parler de sensibilité. Pourquoi ? Pour éviter tout ce processus de souffrance avant l’acceptation de soi. Car si certains ont la chance de rencontrer les bonnes personnes sur leur parcours, d’autres ne l’ont pas et penseront quotidiennement qu’ils doivent changer s’ils veulent être considérés par notre société. J’ai longtemps cherché pourquoi je m’étais vraiment lancé de l’aventure Deeply Sensitive. Maintenant je sais. Pour que les grands sensibles n’aient plus à croire qu’ils doivent changer pour s’intégrer dans ce monde et pour plus d’acceptation de la singularité.

J’ai essayé de résumer grossièrement les pensées de Maxime Rovère, mais avant de vouloir il est bon de s’interroger avant. Est-ce que je change pour moi ? Pour mon environnement ? Est-ce que je me connais suffisamment ? Est-ce que l’image que j’ai de moi n’est pas faussée ?

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