Je discute souvent avec des personnes qui pensent être hypersensibles et qui ont du mal à l’accepter sous prétexte d’être prétentieux… J’ai essayé un peu de comprendre pourquoi dire que nous sommes extrêmement sensibles serait une prétention ? Voilà mon analyse.
Tout d’abord aujourd’hui le terme “hypersensible” est omniprésent. Nous le voyons un peu partout. Les témoignages se multiplient, à petite ou grande échelle, donnant une image de l’hypersensibilité entre mi positif et mi négatif. Aujourd’hui on a besoin de cette sensibilité ! Dans un monde où tout va de plus en plus vite, la sensibilité est synonyme d’une immense qualité. Pourquoi ? Je ne sais pas… Peut-être parce que les personnes hautement sensibles sont dépeintes comme des personnes profondes, douées d’une grande réflexion et plutôt sympathiques… Comme une sorte de sublimation de la personnalité ultra sensible où même les aspects négatifs sont “bien vus” car elles ne font de mal qu’à la personne concernée et non aux autres. Je tiens donc à préciser quelques choses. Être extrêmement sensible est un tempérament parmi une multitude de traits de caractères qui constituent la personnalité d’un être humain. Nous sommes tous différents ! Donc en dehors de la sensibilité que je considère comme une bonne chose chez moi, je sais aussi qu’elle a tendance à exacerber des défauts que j’ai. Je suis bien loin d’être parfait et je ne me considère pas du tout comme tel. Certes ma sensibilité est un atout majeur de ma personnalité et peut plaire à beaucoup de personnes, mais je vous assure que si vous vivez avec moi, vous allez quand même vous apercevoir que j’ai de nombreux défauts ! Et je pense que c’est la même chose pour tout le monde. Donc l’accepter, finalement, n’est pas une prétention mais juste se dire : “c’est ok, je fonctionne juste différemment ».
La société a souvent tendance à nous cloisonner, à nous mettre dans des cases. Et je dois vous avouer qu’avant j’avais du mal à me dire que je ne rentrais dans aucune d’entre elles. Quand j’ai découvert l’hypersensibilité, je me suis dit : « super enfin une case faite pour moi ». Mais aujourd’hui je contraste un peu mes pensées. Comme je le disais dans un précédent article (ma définition de l’hypersensibilité), nous sommes tous sensibles à quelque chose, mais à différents degrés. De ce fait, pour moi, chaque être humain écoute sa sensibilité à sa manière. Certains préfèrent l’écouter et d’autres n’y prêtent aucune attention. Enfin, il y a aussi la personnalité. Celle-ci se développe selon de nombreux facteurs. Loin d’être calé sur le sujet, je vous invite à regarder les travaux des sociologues et philosophes qui ont largement débattu sur ce sujet. Ceci vous donnera quelques idées sur le développement de la personnalité. Néanmoins, j’aimerai que l’on s’attarde sur une théorie qui appuie mes propos ! Celle des différentes intelligences.
S’accepter, c’est se comprendre ! Et c’est très important de se comprendre. Saviez-vous d’ailleurs que se comprendre fait partie de la théorie des 8 intelligences ? C’est le psychologue Howard Gardner qui l’évoque en 1983, puis l’enrichit en 1993, et qui classifie ces intelligences qui se développent enfant puis adulte. Cette théorie, par ailleurs, réfute les tests de QI, qui selon lui ne représente pas l’intelligence globale d’un être humain. Ainsi nous avons donc :
- l’intelligence linguistique : la maîtrise des mots, de leurs sonorités, leurs impacts permettant ainsi de mieux s’exprimer ou de saisir des idées complexes.
- l’intelligence logico-mathématique : qui correspond à la capacité de logique, d’analyse, d’observation et de la résolution des problèmes. Souvent utilisée en mathématiques, grâce à une maîtrise des chiffres.
- l’intelligence intrapersonnelle : l’introspection, revenir à soi-même, savoir comment nous allons réagir à telle situation et adapter son comportement en fonction. C’est une connaissance de soi-même.
- l’intelligence interpersonnelle : comment en tant qu’individu nous arrivons à interagir avec les autres de manière correcte. C’est aussi faire preuve d’empathie, de coopération et de tolérance. Bref, la maîtrise de nos rapports aux autres.
- l’intelligence visuo-spatiale : la capacité à se situer dans l’espace et à situer des objets. C’est une forme de représentation spatiale du monde dans son esprit. Des personnes qui apportent beaucoup d’importance au visuel.
- L’intelligence kinesthésique : qui a la connaissance parfaite de son corps, de ses mouvements et de pouvoir à travers son corps exprimer des choses. Cette intelligence est extrêmement pratique pour les danseurs, les athlètes, les artisans, les chirurgiens…
- l’intelligence musicale : la capacité de penser le rythme, d’inventer une mélodie, mémoriser, interpréter des morceaux. Active ou passive, cette intelligence se situe aussi bien dans le fait de créer ou tout simplement d’écouter et d’être sensible à la musique.
- l’intelligence naturaliste : touche beaucoup la nature. Les personnes ayant cette intelligence arriveraient plus facilement à comprendre notre environnement naturel, à classifier, reconnaître et utiliser leurs connaissances sur l’environnement, les animaux, la végétation et les minéraux.
Si nous prenons le cas des hypersensibles, il semblerait que nous excellons pour la plupart dans l’intelligence intrapersonnelle et interpersonnelle. Nous avons cette capacité de nous mettre à la place des autres et auquel cas de nous adapter (même si c’est quelque chose d’épuisant) ; nous arriverons à nous remettre en question et à faire un travail d’introspection. Ajoutez à cela d’autres intelligences (pour ma part la musique par exemple) et nous obtenons des êtres uniques ! Donc accepter d’être hypersensible n’est pas une prétention, mais finalement c’est accepter qu’on est unique et que les autres le sont aussi (car oui soyons tous tolérants svp) ! Puis à un moment il faut dire stop, s’accepter n’est pas une preuve d’égocentrisme, ce n’est pas non plus un amour narcissique qu’on se déclare ! Nous ne sommes pas des surhumains mais juste des humains ! Notre cerveau fonctionne différemment comme un tas d’autres personnes !
Comment moi j’en suis venu à mon hypothèse ? Tout simplement en observant les comportements de mes semblables et en reprenant la théorie que je vous ai évoqué plus haut. L’observation est pour moi quelque chose d’hyper important. Je me souviens qu’une fois en cours, notre prof nous avait demandé d’observer une situation et de juste rapporter les faits… Sans porter de jugement. Et bien vous verrez que ce n’est pas si facile que ça. Nous avons tendance à interpréter ce que nous observons. Ce qui peut bien souvent, nous amener à des jugements complètement faussés. La manière dont je vis ma sensibilité n’est par exemple pas la même que celle de Séléné. Alors bien sûr on se conseille mutuellement, mais nous savons elle et moi comment nous allons réagir et ce qu’il nous faut pour notre propre bien être. Pour moi nous sommes tous uniques ! Il est parfois difficile de sortir des stéréotypes mais pourtant c’est un exercice que nous devrions tous faire, sensibles ou non sensibles. C’est comme ça, selon moi, qu’on aboutit à la tolérance.
En conclusion, ce qu’il faut retenir : c’est de ne plus vous culpabiliser, mais d’être qui vous êtes ! Au besoin, si ça vous rassure vous pouvez toujours consulter un professionnel. En s’acceptant, il faut aussi accepter que les autres sont différents, que nous sommes tous uniques ! Les hypersensibles ne sont pas des surhumains ultra parfaits mais juste des êtres humains. Nous sommes tous au même niveau, uniques et une fois que vous aurez compris tout ça, je suis sûr que vous vous aimerez et que vous aimerez les personnes autour de vous !