Chaque année, mes amis et moi avons l’habitude de nous rendre dans une maison de campagne durant la période estivale. J’aime beaucoup m’y rendre. C’est une vieille grange, suffisamment grande pour tous nous accueillir, nous promettant alors de beaux moments de partage et de convivialité. Elle est située dans un petit village du Loiret non loin de Montargis et elle est entourée de champs. L’endroit est très calme et nous permet généralement de faire une coupure hors de la région parisienne. Nous profitons d’un week-end pour nous reposer, et faire quelques activités tous ensemble.
Le moment que je préfère quand j’y vais est sans nul doute à la nuit tombée. Cette nuit-là, l’air était doux et agréable, suite aux grosses chaleurs de la journée. Nous avions même le droit à une petite brise chaude, comme pour nous envelopper d’un voile chaleureux. Les lampadaires de la ville étaient éteints, le ciel totalement dégagé, si bien que nous pouvions voir distinctement les étoiles. J’adore observer les étoiles. Quand j’étais plus jeune, je rêvais d’être astronome et d’étudier les étoiles au travers d’un télescope. Mes grands-parents m’avaient d’ailleurs offert des jumelles et une carte du ciel pour débuter mon apprentissage. J’ai même eu la chance de faire un stage d’une nuit à Saint-Michel-l’Observatoire. J’y ai appris beaucoup et le stage s’est fini à l’air libre, allongé sur le sol, avec un animateur pour nous guider dans cette étendue étincelante.
L’espace me fascine. Les planètes, les étoiles, les trous noirs, les galaxies… Quand je regarde le ciel, mon esprit, comme un train, parcourt un chemin de pensées. Cette fameuse nuit n’a pas échappé à la règle. J’étais là, allongé en face des étoiles, laissant mon train repartir dans l’arborescence de mes pensées. J’ai l’impression d’être tout petit face à cet univers infini. Il semble y avoir tellement de choses à découvrir au-delà de notre planète bleue. Peut-être même qu’il y a de la vie sur une autre planète. Mais quel type de vie ? Est-ce la vie telle que nous la percevons ? De là mes interrogations ont commencé. Partant des étoiles, j’ai commencé à m’interroger sur l’esprit humain, puis je suis passé par les pyramides d’Egypte ; contemplant les constellations, je me suis dirigé vers les mythes grecs ; les études sur le ciel, etc.
Dans ces instants où mon esprit s’emballe, mon corps enclenche le mode pilote automatique. Parfois, je suis tellement de mon esprit, que je ne sais plus par quel chemin je suis passé, ou je m’ébouillante avec l’eau des pattes car ma passoire n’est pas au-dessus de l’évier tant je fais les choses machinalement (ça brûle pour info, haha). Ce fameux soir, j’ai fait part de mes réflexions à mes amis. La plupart avait des réponses très logiques et n’a pas forcément compris pourquoi je me posais tant de questions. Je suis sans doutes passé pour un allumé du bocal, mais je n’ai pas eu peur de partager mes réflexions avec eux. Je crois que la plus grosse interrogation que j’avais ce soir-là était plutôt un pourquoi général. Comme lorsqu’un enfant rentre dans cette phase où il s’interroge sur tout.
Je vous en avais déjà fait part, l’esprit humain me passionne. J’aime comprendre et connaître les motivations du comportement humain. L’analyse physique du cerveau est très rationnelle, mais quand il s’agit des comportements, des croyances, la recherche est plus complexe. Ce qui m’intéresse c’est ce qui a poussé certains terriens à rechercher et faire de grandes découvertes. Même si j’ai plus ou moins la réponse, à savoir la curiosité, elle ne résout pas toutes les questions. Alors je continue mon chemin de pensées, je me renseigne par ci, par là, j’en parle quand j’en ai envie. Par moment je ressens quelques frustrations lorsque je ne trouve pas les réponses, cependant cela veut dire qu’il reste des secrets à découvrir. Et cela, c’est plutôt excitant.
Ce train de la pensée je le prends souvent… Et même si par moment, je ressens de la frustration face à ce manque de solutions, j’aime ces instants où le temps n’est plus ce qui l’est. C’est comme une petite pause de quelques minutes et je refais surface. Sans doute que moi aussi je suis curieux, que je cherche des réponses profondes et non superficielles. Et vous, vous arrive-t-il d’emprunter ce train ?