Skip to content

Confidences autour du sapin

J’ai un vrai rituel lorsque je fais mon sapin. Je m’assure de n’avoir rien d’autre à faire et de me réserver un véritable moment pour m’immerger dans la magie de Noël. Je mets de la musique chaleureuse, puis je commence par installer les guirlandes lumineuses, ensuite les guirlandes classiques et enfin les boules. Mais cette année, mon rituel a été un peu bousculé, et faire mon sapin a pris une tout autre tournure.

Cette année, mon quotidien et les petits rituels que j’ai mis en place pour me reposer ont été perturbés. J’ai ressenti, tout au long de l’année, une forte charge mentale, d’où mon absence et la diminution de mes articles sur Deeply Sensitive. Même mon rituel de Noël n’a pas été le même. J’ai décidé de le faire en pleine semaine plutôt que le week-end et de surcroît j’étais bien malade. Mais après une longue journée de travail, de formation et de trajets en voiture, j’avais besoin de m’accorder ce temps, car je n’étais pas sûr de pouvoir le faire plus tard. Sachant qu’il me faut environ trois heures pour le faire, j’ai commencé à 21h, bien conscient que je n’allais pas me coucher tôt et que je serais fatigué le lendemain. Mauvais début, me direz-vous. Mais il m’appelait et la motivation a fait le reste. Même la musique que j’écoute habituellement était différente, préférant les classiques de Noël au format acoustique et mélancolique.

Ce que j’aime dans la décoration de mon sapin, c’est que je peux y exprimer ma créativité et faire appel à mon âme d’enfant en même temps. Mon âme d’enfant a moins pris le dessus cette année, c’est plutôt le David qui avait besoin d’être consolé. Au fur et à mesure que je montais mon sapin, les réflexions ont commencé à m’envahir, et j’ai entamé une rétrospective, notamment émotionnelle, de l’année écoulée. Et il s’en est passé des choses. Si je pensais être moins sensible cette année, je me suis rendu compte qu’au final, ma haute sensibilité était encore bien ancrée en moi. Elle fait tellement partie de ma nature profonde que je n’ai plus besoin d’y penser quotidiennement. Je la connais, je la reconnais. Et plusieurs signes ont confirmé cela.

Plus haut, je vous parlais de charge mentale… En effet, je me suis rendu compte que j’avais mis en place de nombreux rituels pour me rassurer et contrôler mon temps afin de m’accorder des moments de repos (j’en ai besoin plus que d’autres). Ces rituels étant perturbés, je me suis rapidement senti perdu et en insécurité constante. Tout d’abord, j’ai eu de nombreux problèmes avec ma voiture de fin décembre à mars. Mais le point culminant de mon stress a été un événement perturbant. Je peux en parler aujourd’hui, mais un matin, je me suis retrouvée à terre, avec une porte fracturée à 6h du matin, suite à une erreur de perquisition. Je vous passe les détails de l’intervention qui m’a clairement traumatisée et que j’ai essayé de taire toute l’année.

En décorant mon sapin, toutes ces émotions – la colère, la surprise, la tristesse, la joie – ont refait surface. Ma décoration de Noël s’est faite dans les larmes, mais des larmes dont j’avais besoin. Elles ont coulé au rythme de la musique (comme quoi la musique est puissante pour exprimer ce qu’on ressent et qui peut être caché sous la surface). Je me suis rendu compte à quel point cette année n’avait pas été facile. D’une part à cause d’événements imprévus, d’autre part en raison d’une actualité plus qu’anxiogène et d’un quotidien qui ne ressemblait en rien à ce que j’avais mis en place jusqu’à présent. Mettre des mots sur tout ça m’a finalement aidée à accepter que cette année, je n’allais pas bien. J’ai fait semblant, car il fallait continuer d’avancer. Mais en réalité, il aurait fallu que je m’arrête un moment.

J’ai fini par constater qu’on nous laisse peu de temps pour vivre nos émotions. Malgré une porte provisoire qui me rappelait sans cesse l’incident, il fallait que je continue mon quotidien. J’ai joué le jeu de cette société qui nous demande de mettre nos sentiments de côté et d’être productif en tout temps. Même si la santé mentale est désormais un sujet d’actualité, il y a encore peu de mesures mises en place pour y faire face. Ou alors, la réponse est : « Il vous faut un thérapeute. » Faut-il encore avoir le temps et les moyens d’en voir un… À l’heure où je vous écris, les choses semblent avancer avec de nouvelles mesures prises par nos institutions. Seront-elles suffisantes ? À voir… peut-être dans un prochain article.

Malgré tous ces inconvénients, mon année a tout de même été belle à plusieurs niveaux. J’ai reçu beaucoup de soutien de la part de mes proches. J’ai vécu des moments de bonheur que je chérirai toujours dans mon cœur, notamment avec la visite de ma grand-mère réunionnaise cet été. Et en amour, j’ai fait une très belle rencontre en 2023, qui perdure encore à l’heure où je vous écris. Finalement, j’ai pris toutes ces mésaventures comme un message de l’univers. Peut-être que mes habitudes avaient besoin d’être bousculées pour me rendre compte que je m’enfermais dans un quotidien qui m’empêchait d’avancer. D’ailleurs, cette année, j’ai commencé les démarches pour une toute autre vie professionnelle. Cette année m’a permis de réaliser aussi que la mission de Deeply Sensitive (faire connaître la haute sensibilité et la reconnaissance de notre humanité à tous) est toujours d’actualité et qu’il faut continuer d’en parler et d’évoquer nos émotions.

L’année 2025 me réserve encore bien des surprises et de nombreux sujets à aborder avec vous. Mais en attendant, je vais profiter de cette fin d’année avec mes proches et prendre soin de ma santé mentale. Et je vous souhaite la même chose ! Très belles fêtes de fin d’année à vous tous ! Merci pour votre soutien indéfectible ! Nous nous retrouvons l’année prochaine avec la semaine de la sensibilité pour bien commencer 2025.

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *