Vous aurez sans doute reconnu la chanson de Pocahontas en lisant le titre de mon article. En effet, je l’ai réécouté dernièrement et celle-ci m’a ouvert énormément de réflexions. Prenons-nous le temps suffisant pour ressentir ce qui nous entoure et notamment la nature ? Peut-être que ça n’est que moi, mais avec cette société qui nous demande d’aller très vite, j’ai l’impression d’oublier l’importance de me poser quelques minutes, de méditer et de ressentir.
Pour John Smith, originaire d’une Angleterre qui a commencé à s’urbaniser, Pocahontas est une sauvage non civilisée, voire limite farfelue car son peuple et elle croient aux esprits dans chaque élément qui l’entoure. S’ensuit alors une chanson magnifique, “l’air du vent” :
“Moi je sais que la pierre, l’oiseau et les fleurs ont une vie, ont un esprit et un cœur”.
Pocahontas chante à John Smith comment elle voit et ressent l’environnement qui l’entoure. Vous ne trouvez que c’est un peu le même dialogue entre les normo-pensants et les personnes hautement sensibles. Cette forme d’incompréhension dans la manière de fonctionner. Mais ce n’est pas vraiment le sujet de mon article d’aujourd’hui. Ce qui m’a particulièrement interpellé dans cette chanson, c’est cette fameuse question : ” Peux-tu peindre en mille couleurs l’air du vent” ? Pocahontas est tellement connecté aux éléments de la nature car elle arrive à donner des couleurs à chaque brise. D’ailleurs j’aime particulièrement cette scène où le vent tourne autour du nouveau couple et on y distingue des traits de couleurs. L’histoire est certes romancée et j’ai beau être sensible, je me suis véritablement posé la question s’il est possible de ressentir au point de mettre des couleurs, des formes sur des choses invisibles. Et bien c’est le cas et scientifiquement, cela porte un nom. La synesthésie ou être synesthète. Voici la définition que donne le Larousse : Expérience subjective dans laquelle des perceptions relevant d’une modalité sensorielle sont régulièrement accompagnées de sensations relevant d’une autre modalité, en l’absence de stimulation de cette dernière. Pour vous donner un exemple le plus souvent rapporté, certains mélomanes ou musiciens arrivent à voir des couleurs quand ils écoutent ou jouent de la musique. Ici l’ouïe est stimulée et procure également une sensation visuelle. Bien entendu cela peut marcher avec d’autres sens. Pour vous donner un autre exemple, dans le film Ratatouille, Rémi perçoit des formes, des couleurs et des sons lorsqu’il associe certains aliments lors de son repas. Je ne sais pas si je suis synesthète mais étant moi-même mélomane, c’est régulièrement qu’avec un peu de concentration je perçois des couleurs et des formes lorsque j’écoute de la musique. Je vois surtout des courbes ou des oscillations et ensuite des teintes de couleurs comme une ambiance générale. Les vrais synesthètes arrivent à donner une couleur pour chaque note ! Pocahontas est-elle synesthète ? Est-ce que nous aussi, nous pourrions voir ses couleurs ?
Ressentir pleinement demande du temps… Et je pense que pour véritablement percevoir pleinement la nature, les énergies, ce qui est “invisible”, il faut se détacher d’une vie qui nous demande de courir sans arrêt. Tout du moins, le temps d’un instant. Quand est-ce la dernière fois que vous vous êtes accordé du temps pour méditer ? Pour ma part, en effet, cela fait très longtemps. Mais j’aime bien le faire, même si pour un bref instant. Si cette chanson me parle tout particulièrement, c’est que j’aime les jours venteux. Je ne saurais l’exprimer, mais le vent produit un son quand il passe dans les arbres, qu’il frôle les bâtiments, qu’il traverse les interstices, qui me fait l’effet d’une berceuse relaxante. Si bien que quand il vente, il m’arrive de sortir sur mon balcon, quel que soit le temps, pour juste fermer les yeux et écouter. Je ne vous raconte pas comment j’étais ces derniers jours de tempêtes, haha. Et quand je suis en forêt, waouh c’est juste magnifique. Malheureusement, je ne suis pas encore au point de peindre chaque brise que je ressens… Mais je me dis qu’un jour, avec de l’entraînement peut-être que j’y parviendrai. Finalement, la chanson composée par le génial Alan Menken, ne nous invite-t-elle pas à prendre le temps de prendre conscience de notre environnement ? Beaucoup diront que ça n’est qu’une chanson, une image fictive et pourtant, si certains sont si sensibles aux sons au point qu’ils arrivent à les percevoir visuellement, pourquoi, avec du temps, ne parviendrons-nous pas à travailler notre sensibilité et voir plus loin. Finalement prendre le temps de méditer, n’est pas allé à contre-courant d’une société qui nous oppresse et nous empêche de véritablement voir ?
“Mais la terre n’est que poussière tant que l’homme ignore comment il peut peindre, en mille couleurs, l’air du vent.”
Je vous remercie sincèrement d’avoir lu cet article. C’est encore un peu brouillon dans ma tête, sans doute parce que ça soulève d’autres interrogations. J’ai la chance immense de pouvoir partager avec vous mes ressentis et mes pensées via ce blog. Je ressens énormément de gratitude envers vous et tout ce que m’apporte le blog. Merci infiniment !