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Une question de principe

Vous est-il arrivé de dire, face à une situation, “C’est une question de principe.” ? Quelqu’un est en retard et ne vous prévient pas : “Il aurait pu me prévenir, c’est une question de principe.”. Une amie vous a vu sans vous dire qu’elle avait le covid : “Elle aurait dû me le dire ! C’est une question de principe.”. Principe, principe, principe, bla-bla-bla…

Je dois avouer que c’est quelque chose que j’ai beaucoup dit. Je me cachais derrière cette petite phrase pour me faire croire que je ne jugeais pas l’autre de son acte, mais que cela me dérangeait juste dans le principe… Il y a peu de temps, je ne sais plus si c’est une discussion que j’ai eu ou si c’est à travers l’écoute d’un podcast, mais je me suis questionnée sur cette affaire de principe. Ça veut dire quoi au juste avoir des principes ? Est-ce avoir des valeurs ? Est-ce que quelqu’un qui n’agit pas comme je l’aurais voulu bafoue mes valeurs ? Qu’est-ce que cela dit de moi ? 

Pour essayer de comprendre, je suis d’abord allée voir la définition donnée par Larousse. Il existe plusieurs sens à ce mot, mais voilà ceux qui m’ont intéressée : “Base sur laquelle repose l’organisation de quelque chose, ou qui en régit le fonctionnement.” ; “Règle définissant une manière type d’agir et correspondant le plus souvent à une prise de position morale.”. On trouve parmi les synonymes les mots “règle”, “précepte” et “norme”. Les principes sont donc régis par la morale, par les règles que nous suivons en société, et donc aussi par notre éducation. Après la lecture de ces définitions, je ne pense plus vraiment que les principes soient des valeurs, même s’ils y sont d’une certaine manière, associés. Je pense que ce sont davantage des sortes de lois que l’on s’impose, ou qu’on nous impose, et qui finalement, à force de répéter que “c’est une question de principe”, ne veulent plus dire grand chose. J’ai l’impression que toute cette histoire de principes nous donne inconsciemment la permission de juger autrui en se cachant simplement derrière ce que l’on a appris et ce qu’on nous a transmis dans notre schéma familial par exemple. De plus, quand on dit “c’est une question de principe”, je pense que bien souvent c’est juste que nous nous sentons en colère, frustré, déçu etc face à la situation. Nos émotions sont à prendre en considération, si tel n’est pas le cas ou que nous sommes incapables de voir l’émotion qui nous traverse face au comportement d’autrui, alors cela crée du jugement, et nous en arrivons à penser que l’autre ne respecte pas nos “valeurs” ou nos “règles” personnelles. 

Depuis que je me suis rendue compte de cela, j’ai essayé de lâcher mes soit-dit-en principes et j’ai essayé, tout simplement, de lâcher prise. Croyez-moi, ça fait beaucoup moins de tracas et beaucoup plus de joie. Non pas qu’il faille passer sur tout et ne pas poser de limite, mais tout bonnement se dire qu’à quoi bon se tracasser pour des choses sur lesquelles nous n’avons pas le pouvoir d’agir concernant les autres. De plus, lâcher nos fameux principes nous rend davantage tolérants. Ainsi, quelqu’un ne m’a pas prévenu de son retard ? Et alors ? Prévenue ou pas, la personne aurait été en retard quoi qu’il arrive, et je ne peux pas maîtriser la situation, alors dans les deux cas, autant lâcher prise. Mon amie qui a le covid ne m’a pas prévenue ? J’ai le droit de ne pas être contente, mais rien ne me dit que le monsieur assis à côté de moi dans le métro n’avait pas le covid aussi, et SI je tombe malade, rien ne me dit non plus que mon amie en serait responsable. Encore une fois, c’est le genre de situation où on ne peut avoir de contrôle dessus, et si l’on ne lâche pas prise, on se préoccupe, on se met en colère, on fait monter le stress, et on n’est pas très heureux… 

Et vous, qu’en pensez vous ?

Je me suis amusée à trouver des citations qui en disent long sur l’importance des principes :

“Je ne sais ce que c’est que des principes, sinon des règles qu’on prescrit aux autres pour soi.”
Denis Diderot, Jacques le fataliste

“Dans la vie, des principes rigoureux donnent, dit-on, plus de déceptions que de joies.”
Euripide, Hippolyte.

“La plupart des femmes n’ont guère de principes ; elles se conduisent par le cœur, et dépendent pour leurs mœurs de ceux qu’elles aiment.” 
Jean de la Bruyère, Les Caractères, Des femmes.

Je serais vraiment curieuse d’avoir vos avis sur la question, alors n’hésitez pas à laisser un commentaire ici ou sur Instagram ! A très vite,

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