Pour comprendre qui je suis, il a fallu que je remonte aux origines de ce qui m’a pour ainsi dire fait. Même si en grandissant on se forge sa propre personnalité, il est important de comprendre que certains de nos traits de caractères sont issus de notre enfance. Elaine Aron soumet l’hypothèse qu’une personne hautement sensible hérite en quelque sorte d’au moins un parent hautement sensible. D’autres études montrent que ce sont les expériences vécues par la maman durant la grossesse qui seraient transmises aux cellules en formation du nourrisson. D’autres pensent que c’est une méthode de fonctionnement innée. L’origine de l’hypersensibilité chez un individu est donc difficile à définir tant les avis divergent. Pour ma part, je pense que je l’ai hérité, que ma personnalité s’est développée et que j’ai continué dans cette lancée. Et par moment, ma haute sensibilité fait tellement partie de moi, que je me dis tout simplement que ça devait être comme ça et que je suis né avec.
Petit, j’ai été élevé par des femmes incroyables et très sensibles. Je suis sûr et certain qu’elles m’ont légué ce grand pouvoir et leur force. Toutes ont vécu des situations difficiles. Abandonnées et déçues par des hommes, elles ont dû faire preuve de courage pour tenir bon tout en gardant leur responsabilité de mère. Quand je les regarde ou que je les entends échanger, raconter leur passé, j’ai vraiment l’impression de voir les piliers de la famille. Chez nous, les femmes ont du caractère. Vous avez tout d’abord ma grand-mère, qui a toute la personnalité du taureau. Calme et maligne, mais si vous l’énervez trop, vous pouvez être sûrs qu’elle vous foncera dessus et ne se laissera pas faire. Ensuite il y ma tante, l’érudit. C’est une femme extrêmement intelligente, et qui malgré avoir vécu de nombreux traumatisme, tiens le coup ! Et enfin, il y a ma maman, l’impulsive. Une personne entière qui ne fait jamais les choses à moitié. Elle déteste les injustices, est très ambitieuse et souhaite le meilleur pour tout le monde. Toutes les trois ont longtemps habité dans la même ville, si bien que je voyais souvent ma grand mère et ma tante. Et quand ma maman travaillait, j’étais souvent avec elles. Nous faisions beaucoup de réunions de famille. C’est comme si nous étions une petite meute de loups extrêmement solidaires les uns et les autres. Même si aujourd’hui de longs kilomètres nous séparent, nous savons pertinemment ce que chacun représente pour l’autre. J’ai donc grandi entouré de femmes. Toutes les trois très fans de musiques et aimant la danse. Toutes les trois sensibles à leur manière. J’ai eu des moments privilégiés avec ma maman, normal me direz-vous, c’est ma mère. Mais j’ai eu aussi de très bon moments seul avec ma tante et ma grand mère. J’aime croire que j’ai en moi une part de chacune d’entre elles.
Mais revenons à celle qui m’a forgé, qui a fait en petite partie le David que je suis aujourd’hui et qui m’a donné les armes nécessaires pour affronter cette société qui a du mal à accepter cette grande sensibilité. Ma mère voulait que son premier enfant soit un garçon et que celui-ci s’appelle David, autant vous dire que son souhait a été exaucé ! Je suis arrivé avec un peu de retard, il a fallu me faire sortir de force (que voulez-vous, j’étais bien au chaud), l’accouchement a été un peu compliqué, mais j’ai fini par sortir avec la taille d’un bébé d’un mois. Une brave bête pour un premier enfant ! Je crois que les souvenirs les plus marquants que j’ai avec ma maman sont ceux après le divorce de mes parents. J’avais 9 ans et dans cette période de votre vie où vous avez besoin d’un modèle, c’était la seule présente, et ça m’allait bien. Nous sommes restés quelque temps tous les trois avec mon petit frère, et ça a véritablement renforcé les liens que j’avais avec eux. J’étais devenu le petit homme de la maison et je voulais à tout prix la rendre fière de moi et les protéger. Je vous en avais déjà parlé dans un article, mais par moment, j’étais la risée de mes camarades à l’école. Certains jours étaient vraiment horribles, je ne savais pas quoi faire et la seule solution pour moi était de pleurer en rentrant. J’avais honte de tout ce qu’on pouvait dire de moi, mais ma maman était là pour me réconforter. Elle me donnait des conseils pour me défendre mais n’a jamais cherché à me changer. Contrairement à la famille de mon père que je voyais toujours à l’époque. Celle-ci n’acceptait pas le fait que je sois sensible, et ce depuis tout petit… Créant parfois des disputes à mon sujet. Après le divorce, j’ai très vite compris que ma manière d’être n’étant pas vraiment acceptée chez eux et voyant que mon père ne prenait pas non plus ses responsabilités, avec mon petit frère nous avons décidé de couper les ponts. Et puis quelques années plus tard, mon beau-père est arrivé. Cet homme calme, patient et tolérant nous a considéré comme ses enfants et sa famille également. Nous n’avions qu’une hâte, c’était de vivre tous ensemble. C’est ce qui s’est produit avec en prime l’arrivée d’une petite princesse, ma petite sœur.
Ma mère et moi avons toujours eu ce lien si fort qui nous unis. Nous avons des souvenirs mémorables de sorties rien que tous les deux, ou de trajets en voiture que nous faisions ensemble. Elle m’a transmis de très belles valeurs : le courage, la force, la tolérance, être responsable et de toujours écouter son cœur. Les enseignements de la vie ont fait le reste. J’ai grandi, je me suis forgé davantage. J’ai eu des angoisses, des déceptions, des choix difficiles à prendre mais une mère toujours présente à mes côtés. Comme tout jeune homme qui prend son indépendance, nous avons eu des disputes elle et moi. Mais quand j’y repense aujourd’hui, je sais qu’elle avait tout simplement peur que j’aille du côté obscur. J’ai eu un très beau modèle à suivre, jusqu’à ce que je décide d’être moi et de ne plus forcément suivre un modèle précis. J’ai fait mes choix de vie, tout en suivant mes émotions, mais en gardant en tête cette reconnaissance envers celle qui m’a donné la vie et cette envie de la rendre fier chaque jour. Car oui je l’avoue, l’homme que je suis aujourd’hui serait sans doute bien différent si je n’avais pas été éduqué par elle. Je dois beaucoup à maman, aux autres femmes de ma famille, et à toutes celles que j’ai rencontré. Je tiens donc à la remercier. Merci de m’accepter tel que je suis, de me soutenir (c’est une grande supportrice du blog) et d’être présente chaque jour. Vous pouvez d’ailleurs retrouver son témoignage sur le blog en cliquant ici.
Ma mère est une déesse, j’en suis convaincue. Et toutes les autres femmes également. Je n’ai plus aucun doute sur le fait que ma haute sensibilité je la lui dois en partie et à toutes les autres qui m’ont accompagné dans ma jeune vie. Ce week-end c’est la fête des mères, alors je ne manquerai pas de fêter celle qui a longtemps été mon modèle, de la remercier et de la choyer du mieux que je peux. Bonne fête à toi ma maman d’amour, je t’aime très fort. Et bonne fête évidemment à toutes les mamans, celles qui vont le devenir, celles qui le sont déjà et toutes les autres. Cet article est pour toutes les femmes.