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Le témoignage de Patricia

Chères lectrices, chers lecteurs, les témoignages que nous souhaitons vous proposer de lire sont très importants pour nous. Ils nous permettent de  poursuivre notre volonté de partager et d’échanger sur le thème de la haute sensibilité. A travers eux, nous souhaitons démontrer toute la diversité de la sensibilité élevée, unique à chacun.e. Si vous souhaitez vous aussi témoigner pour notre blog, nous avons créé un Google Form accessible sur ce lien : https://forms.gle/yYgoF2mhhUWsyBNA9

Aujourd’hui nous vous partageons le témoignage d’une personne très spéciale. En effet, ma très chère maman, Patricia, a bien voulu témoigner pour notre blog. Un grand merci à toi d’avoir accepté de témoigner pour Deeply Sensitive, pour ton soutien et bienvenue dans cette aventure qui nous tiens tant à cœur.


Originaire de la Réunion, Patricia est très attachée à son île.

« Me voici dans l’année de mes 50 ans à témoigner sur un blog. Une grande première ! Je suis, comment dire, stressée, normal me direz vous, et en même temps ravie, parce que je vais enfin partager sur ce que je suis : une hyper sensible. Je ne sais pas par où commencer,  peut être d’abord me présenter, je m’appelle Patricia, j’ai 3 enfants : deux grands garçons (29 et 24 ans) d’une première union et une adolescente (15 ans) de ma seconde union. Je suis mariée à un homme qui je pense lui aussi à une grande sensibilité, d’une extrême tolérance et très patient. Un homme que beaucoup de femmes rêvent d’avoir à leurs côtés, il est comme je le dis « mon autre ». Avoir une personne qui partage sa vie, qui vous comprend et vous accepte avec votre haute sensibilité c’est plus simple. Parce que la demie mesure…..et bien, je ne sais pas faire !

J’ai lu les témoignages, et oui, tout ce que vous ressentez les uns et les autres, c’est moi. Je me suis toujours décrite sur mon caractère comme une personne entière qui ressent mes sentiments et émotions pleinement. De plus, j’ai besoin de comprendre les choses dans les moindres détails. Certains de mes sens comme l’odorat et le goût sont très développés. Je sursaute pour le moindre truc, au grand désespoir de ma famille. Certains bruits comme un goutte à goutte, les gens qui chuchotent dans une salle d’attente, m’agacent au plus haut point. Pas simple dans la vie de tous les jours d’être très sensible, que ce soit sur le plan professionnel ou personnel, il faut apprendre à canaliser.

Responsable d’équipe traitement sur une plateforme de tri de colis à la Poste, je gère beaucoup de personnes. Imaginez l’aspect relationnel avec toute cette empathie que j’ai. Nombreux  de mes agents me qualifient de très humaine, à l’écoute, mais quand s’ajoute à mon caractère des valeurs comme la droiture, le respect, l’honnêteté et la franchise, je me retrouve dans le bureau de mon supérieur qui me demande d’être moins impulsive… Facile à dire. Je peux parler d’un combat de tous les jours parce que je suis comme une petite bombe à retardement, mais j’y arrive !

Patricia aime beaucoup l’océan et le prend souvent en photo.

C’est en discutant avec l’aîné de mes garçons que j’ai su ce qu’est l’hypersensibilité et que j’ai compris que je le suis également. Je comprends maintenant pourquoi, petite, quand j’étais en primaire dans la cour d’école, je me battais et finissais souvent dans le bureau du directeur pour expliquer que je voulais juste défendre une camarade plus faible. De la voir pleurer n’était juste pas possible. L’injustice je déteste. Je comprends aussi pourquoi je ressens et vis aussi facilement  les émotions  et les larmes de mon interlocuteur, sans oublier les accidents de la route graves qu’il m’arrive de croiser, à la pensée d’une famille en souffrance, j’ai mal au cœur. Et lorsque je me retrouve devant le petit ou grand écran, aux moindres moments d’émotions, je fond en larmes. Si si  je vous assure, chez moi, suivant l’émotion, ça peut finir en rivière. D’ailleurs lorsque nous regardons un film, mes enfants guettent le moment où maman va verser sa larme… Je le sais d’avance alors un regard furtif dans leur direction et cela se termine, après la séquence émotion, en moqueries et rires. Nous avons eu des instants mé-mo-rables !

Et les conflits ? Mon Dieu comme ceux-ci me mettent mal à l’aise, c’est un véritable déchirement, si en plus c’est avec les miens. Je n’ai pendant longtemps pris aucune décision importante sans en  demander l’avis à ma mère,  à ma sœur aînée et à mon ex-époux. Était-ce par peur de ne pas être à la hauteur ? De décevoir ? 

Est-ce que j’étais heureuse ? D’une certaine façon oui, puisque j’étais le mouton, mais au fond ?

Elle dispose d’un jardin avec de nombreuses fleurs, néanmoins l’hibiscus est sa fleur préférée

Jusqu’au jour où j’ai décidé de suivre une thérapie qui me fut bénéfique, sauf pour mes proches pour lesquels ce fut un tsunami.  À 30 ans, grosse prise de conscience, je m’affirme sans avoir peur de blesser et ma première grande décision pour commencer : le divorce. J’étais enfin libre ! Je pouvais vivre mes émotions et surtout j’ai appris à m’éloigner quand ça me faisait mal. Avec du recul et de ce que j’ai pu lire, mon hypersensibilité y était pour beaucoup, inconsciemment j’en étais au point de m’oublier totalement. Au passage, merci à ma psychologue qui ne lira jamais mon témoignage…

Est-ce pour cela que mes enfants me disent que je suis « trop » ? Oui, trop en tout, et d’avancer dans l’âge avec en plus la ménopause qui se greffe dessus… Alors je vais mettre « le trop » sur les hormones et  ça m’arrange bien des fois, surtout avec eux. Une chose est certaine c’est que je vie très bien mon hypersensibilité, elle fait de moi en partie la personne que je suis, et sans vouloir être narcissique, cela me convient car il en faut des comme nous dans cette société de fou.

L’accepter, ne pas en avoir peur, en parler, partager et se laisser porter, même si être à fleur de peau peut en déranger certains.

Et pour finir, il parait que cela se transmet, nous serions deux voire trois dans la famille, et mon fils de 29 ans d’ailleurs en parle à travers un blog… Je vous laisse deviner lequel ? »

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2 commentaires sur “Le témoignage de Patricia”