Skip to content

Le témoignage de Marine

Chères lectrices, chers lecteurs, les témoignages que nous souhaitons vous proposer de lire sont très importants pour nous. Ils nous permettent de  poursuivre notre volonté de partager et d’échanger sur le thème de la haute sensibilité. A travers eux, nous souhaitons démontrer toute la diversité de la sensibilité élevée, unique à chacun.e. Si vous souhaitez vous aussi témoigner pour notre blog, nous avons créé un Google Form accessible sur ce lien : https://forms.gle/yYgoF2mhhUWsyBNA9

Aujourd’hui, à travers le témoignage de Marine, vous allez découvrir une grande générosité de partage et l’évolution d’une petite fille très sensible, complaisante, qui s’épanouie dans sa vie de jeune femme en apprenant à se connaitre et à connaitre ses biais cognitifs. Une belle histoire, touchante, dans laquelle nous n’en doutons pas, de nombreuses personnes pourront s’identifier. Un grand merci à Marine pour cela.


« Enfant, je suis une petite fille aux émotions débordantes. Je suis très sensible, mes émotions sont très fortes, que ce soit ma colère explosive, ma tristesse, ma profonde joie… Quand il y a trop d’amour autour de moi, ça me donne les larmes aux yeux, quand il y a trop de joie, j’ai l’impression que je pourrais suffoquer. Je suis une petite fille qui se pose beaucoup de questions qui ne sont souvent pas de son âge. Je prends tout à coeur, pour moi tout est important. Je ressasse parfois pendant plusieurs jours une parole que j’ai pu avoir, un de mes comportements qui a pu être mal compris… Je vis avec beaucoup de culpabilité les choses.

On m’apprend à être gentille, je suis la proie idéale pour les personnes mal intentionnées car je ne sais pas me défendre et que je ne me résous pas à faire du mal à l’autre en adoptant le même comportement. J’ai parfois des disputes avec mes amis car je donne tout ce que je peux en amitié mais je suis parfois déçue que les autres ne soient pas aussi attentionnés à mon égard. 

J’ai des particularités sensorielles, je ne supporte pas le coton que j’entends crisser dans mes oreilles, la laine qui me frotte, la chaleur qui m’étouffe,… Je suis tellement anxieuse que j’ai l’impression de vivre dans le futur tellement j’anticipe les choses…Je suis pleine d’angoisses qui me dépassent et que je ne comprends pas, je trouve un exutoire en en parlant avec ma maman chaque soir. J’ai eu la chance d’avoir eu des parents qui m’ont encouragée à aller chez le psychologue afin de m’apaiser. 

©Marine. Son vision board de l’année 2023.

Je grandis en intégrant que je suis quelqu’un de stressée, de « trop » sensible, qui se prend la tête,… Mais j’essaye tant bien que mal d’honorer les valeurs qui me tiennent à cœur. À 25 ans j’ai commencé à m’intéresser à l’hypersensibilité à travers un livre, je me reconnais dans tellement de choses ! La confirmation de ma psy et mes propres recherches m’aident enfin à mieux me comprendre : Je suis hypersensible et ça explique tellement de choses. Mon besoin d’authenticité, de gentillesse, de justice quitte à être trop éthique ou rigide. Je recherche de la profondeur dans tout avec mes proches et je suis déçue quand ce n’est pas le cas. Il m’est déjà arrivé de faire des « ruptures amicales » quand je ne me sentais plus bien dans la relation parce que j’avais besoin d’expliquer les choses à la personne plutôt que de juste fuire la relation. J’ai besoin que les choses soient dites, même si parfois ce n’est pas facile. Je passe souvent pour une originale car je n’ai plus de soucis pour exprimer clairement mes ressentis, besoins ou émotions. J’ai les larmes au bord des yeux que ce soit de tristesse, de joie, parce que je suis touchée ou en colère. Un rien me touche mais en même temps un rien me déchire. Mon empathie est très développée, je suis souvent très préoccupée par les soucis de mes amis, voire trop ! Je suis toujours disposé à écouter, consoler, aider,…

Je n’ai pas beaucoup confiance en moi, je ne sais pas mettre un masque et encore moins mentir. L’avis des autres a un grand impact sur moi même si j’essaye de m’en détacher. Maintenant, grâce à mon travail de développement pour mieux me connaître, je me sens de plus en plus apaisée. Plus je travaille sur moi, sur mes émotions, mes valeurs, la communication et plus j’aime ça ! J’ai compris que les gens ne sont pas forcément tous bons et altruistes. Et que ceux qui semblent avoir une énorme confiance en eux sont en réalité bien seuls avec leur petit ego. J’ai encore beaucoup de mal avec les gens qui utilisent l’agressivité comme moyen de communication, ainsi que les gens trop sûrs d’eux, qui prennent toute la place et me font douter à tort. Mettre un mot sur mon hypersensibilité a pu aussi simplifier mes relations aux autres, que ce soit avec mon amoureux, ma famille ou mes amis à qui j’ai pu expliquer mon fonctionnement.

Avec mon conjoint ma sensibilité n’a pas été un problème entre nous car c’est quelqu’un de sensible également. Au fur et à mesure des années nous avons amélioré notre communication pour parler librement de nos émotions, ressentis, besoins,… Au final plus j’acceptais et comprenais mon hypersensibilité plus ça lui permettait de se connecter ses émotions et me comprendre. J’ai aussi beaucoup travailler sur ma relation à l’amitié, à ne pas tout donner et à ne pas avoir des d’attentes trop élevées. A ne pas chercher à aider ceux qui ne sollicitent pas mon aide. A être plus diplomate et à réfléchir avant de dire ce que je pense en fonction des circonstances. 

Je travaille en psychiatrie et mon hypersensibilité est un merveilleux outil dans mon travail : je sens plus facilement les émotions de mes patients, je suis empathique, je peux leur apprendre à parler de leurs émotions, je comprends leur anxiété pour être passé par là etc. J’ai rencontré une collègue qui m’a appris que l’on pouvait être soi même au travail. Et que pleurer, rire fort ou se mettre en colère ne font pas de nous de moins bons professionnels. Je pense même que de rester naturel instaure une relation de confiance avec mes patients et les invite à se livrer plus simplement.

Au quotidien, j’ai pu trouver des réponses à mon besoin de calme, de lumière douce, d’être dans un intérieur rangé. J’apprends à recharger mes batteries seules quand j’en ressens le besoin a travers de la médiation, du yoga, de la lecture, du contact avec la nature,… Alors tout n’est pas toujours rose, je traverse parfois des moments de doutes, de difficultés relationnelles, de coup de mou,… Mais ce n’est en rien comparable avec avant de mieux me connaître ! Avant je faisais des insomnies d’angoisses, maintenant il m’arrive de faire des insomnies de bonheur. La vie est tellement plus belle quand tu la vit aussi intensément ! »


Un petit mot de Séléné : Je vous remercie infiniment, à vous qui venez de lire ce témoignage, à vous qui témoignez spontanément sur le blog et nous accordez votre confiance. Un grand merci à Marine, qui m’a bouleversée avec son témoignage dans lequel je me suis personnellement beaucoup reconnue, et qui m’a fait du bien à lire et me sentir moins seule. 

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *