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Et si ?

Ma collègue me dit souvent de ne pas mettre de négation dans mes communications. Cela renvoie à quelque chose de négatif, même si c’est pour vendre une solution. J’ai souvent tendance à dire « au pire », et la personne qui partage ma vie actuellement me reprend beaucoup en me répondant « au mieux ». Ces petites remontrances m’ont fait réfléchir. Certains de nos abonnés nous font part de leur souffrance d’être hautement sensible. Souffrance venant du fait qu’elles sont souvent incomprises par notre société plus que de vivre leurs émotions intensément. J’ai moi-même souffert de critiques sur ma sensibilité élevée au point de chercher des solutions pour l’être moins… Mais si la société nous donnait les avantages d’être sensible plutôt que de se concentrer sur les points désagréables, qu’est-ce que cela changerait ?

Se sentir vivant sans culpabiliser

« Être sensible, c’est être vivant et nous ne sommes jamais trop vivants » a dit Zaho de Sagazan. Être sensible c’est avant tout être conscient. Être conscient du monde qui nous entoure et se rendre compte que lui aussi est vivant. Être sensible ce n’est pas que ressentir les émotions intensément, c’est ressentir dans son corps et son mental ce qui est autour de nous. Si nous apprenions dès le plus jeune âge que la sensibilité est une vertu, peut-être que les personnes hautement sensibles ne ressentiraient plus de culpabiliser à être ce qu’ils sont et à vivre comme ils sont. De plus, nous apprendrons que chaque chose qui nous entoure est vivante au même titre que soit, nous permettant d’être plus respectueux envers les autres mais aussi envers l’environnement. Nous pourrions sans doute vivre plus en harmonie les uns avec les autres mais aussi avec la nature. 

Exprimer ses émotions librement

Dès le plus jeune âge, nous demandons aux enfants pourquoi ils pleurent, qu’est ce qu’ils ressentent et puis en grandissant nous ne cherchons plus à comprendre ce que nous ressentons. Nous sommes entraînés dans une spirale que la société nous pousse à suivre et qui ne nous permet pas de prendre le temps de s’interroger sur ce que nous ressentons. Je suis convaincu qu’en exprimant ses émotions, d’autres qui n’ont pas l’habitude de le faire, se sentiront en confiance pour se livrer. Chacun réagit comme il le sent mais je suis sûr que certains se sentiraient davantage libérés à exprimer ce qu’ils ressentent. Car oui notre société nous empêche de nous exprimer. Il suffit de voir comment ça se passe en entreprise. Nous devons laisser nos émotions sur le pas de la porte et travailler comme si de rien était. Et pourtant… En remettant l’humain au cœur des préoccupations des techniques de management en entreprise, je suis sûr qu’on obtiendrait des résultats probants. Certains ont d’ailleurs déjà mis le pied à l’étrier augmentant ainsi le bien-être au travail. Et des salariés qui se sentent bien au travail, sont des salariés heureux et plus productifs. Mais en dehors des questions managériales, nous gagnerons tous à exprimer nos émotions. Nous développerions davantage notre empathie et serions plus amènes de nous entraider. Une société où la VRAIE bienveillance régnerait. Moins de guerres, plus de Tolérance…

Laisser place à notre sixième sens

En favorisant la sensibilité, je pense que nous ferions davantage appel à notre sixième sens. Notre société est cartésienne, elle repose sur des faits et prévoit selon des probabilités chiffrées laissant peu de place à l’intuition. Mais si nous faisions davantage appel à notre sensibilité, je pense que nous serions davantage à l’écoute et que nous serions plus ouverts à nos perceptions et ressentis. En effet, notre environnement nous envoie des messages parfois invisibles. Si nous arrivons à capter des ondes invisibles pour recevoir internet, pourquoi n’en serait-il pas de même avec notre environnement. Nous aurions une sorte d’instinct qui pourrait réagir à la nature et au message qu’elles nous envoient. Je ne dis pas que la science et les avancées technologiques seraient remplaçables par l’intuition, mais que celle-ci viendrait en complémentarité et qu’elle n’est pas une chose farfelue.

Je pourrai vous donner encore plein d’exemples et refaire le monde si notre société prônait davantage la sensibilité plutôt que de la brimer. Je me dis que cette version du monde que j’ai dans mon esprit n’est finalement pas si loin que ça. Même si nos mondes actuels sont plus que jamais divisés et dans le chaos, j’observe des voix de plus en plus nombreuses qui s’élèvent pour faire part de leurs ressentis. La révolution sensible est bien en marche. Elle prend du temps mais petit à petit j’ai espoir que nos générations futures puissent vivre dans un monde en paix, en harmonie, où la sensibilité sera vue comme une force plutôt qu’une faiblesse.

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