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Hautement sensible en famille

Dans cet article, je ne vais pas parler de mon enfance de manière approfondie, car je pense que ça mériterait qu’on s’y attarde plus longuement. Je vais plutôt parler des relations que j’entretiens avec les membres de ma famille et comment ma haute sensibilité vient en quelque sorte renforcer nos rapports. 

Ah ma famille… ce petit foyer constitué de 5 personnes hautes en couleur et en émotions. 

Il y a la maman, un brin caliméro, mais extrêmement forte, prête à défendre la veuve et l’orphelin, très sensible qui a besoin d’énormément d’amour. Le véritable pilier de nous 5, mais qui a besoin de nous pour se sentir bien. 

Ensuite vient le beau-père, qui malgré son côté cool et no prise de tête, cache un être extrêmement anxieux. Il a su s’adapter sans problème à sa belle-famille, par amour pour sa femme mais aussi par son tempérament tolérant. Petit par la taille mais grand dans son cœur. 

Puis arrive le petit frère, fonceur et impulsif, mais qui sous sa carapace cache un énorme cœur qui ne demande qu’à être aimé. Incroyablement créatif et d’une générosité sans faille, capable du meilleur pour sa famille. 

Enfin la petite dernière, une véritable princesse qui grandit trop vite, en quête de sa propre identité face aux membres de sa famille qui ont de fortes personnalités. Une ado qui dissimule derrière ses crises une jeune fille également angoissée et très sensible. 

Enfin il y a moi, l’ainé de la fratrie et le plus âgé des cousins et cousines de la famille. Notre famille a un mélange assez particulier niveau caractère, si bien que selon certaines situations ça peut très vite être explosif. Nous sommes une famille vraiment vivante, et du fait que nous soyons plusieurs grands sensibles dans la famille, cela donne beaucoup d’émotions qui sont souvent ressenties par tous à l’extrême. 

En prenant mon indépendance j’ai eu besoin de me détacher un peu de ma famille. Non pas que je ne voulais plus les voir, mais j’ai eu besoin d’un temps d’adaptation. Je n’étais plus David chez mes parents, mais David chez moi. Il a fallu que je m’habitue à cette nouvelle vie et qui plus est, que je développe vraiment ma personnalité. La priorité cette fois-ci c’était moi. Je ne saurais pas comment l’expliquer mais il a fallu que je me fasse mes marques et que je puisse enfin laisser libre court à ma sensibilité, sans avoir des personnes autour de moi. Ça a été une grande étape pour moi, j’ai quitté un peu ce rôle de grand frère, pour me concentrer sur ma propre vie. Pendant un bon moment je suis très peu retourné chez mes parents, car d’une part je ne m’y sentais plus vraiment chez moi, et d’autre part parce qu’émotionnellement j’étais épuisé. Les aléas de la vie ont été vraiment hard pour moi si bien que même les week-ends n’étaient pas suffisants pour que je m’en remette. Je savais qu’en rentrant chez mes parents j’allais être confronté à toutes ces personnalités, que j’allais ressentir leurs émotions, que j’allais être inquiet de certaines choses et que même si j’avais grand plaisir à les voir, j’allais ressortir de mon week end épuisé. Plutôt que d’être le fiston jovial et gentil, j’allais être le fiston acariâtre, fatigué et agressif. 

Aujourd’hui c’est totalement différent, avec l’acceptation de ma haute sensibilité, je sais mieux comment réagir. Et cela m’aide aussi par ailleurs à mieux comprendre les comportements de chacun. Je passe beaucoup de temps avec mon frère et ma sœur. En grandissant, nous devenons de plus en plus complices et j’apprécie de plus en plus nos échanges. Devenant de vrais adultes, aujourd’hui plusieurs sujets de la vie nous lient. Et puis c’est toujours bien d’avoir des complices de bêtises, même si par moment nous avons encore quelques querelles d’enfants qui ne durent généralement pas très longtemps. C’est marrant de les voir se développer chacun de leur côté. Mon petit frère est quelqu’un de plutôt discret concernant ses émotions et préfère par moment les vivre seul plutôt que de les partager. Et je respecte totalement son choix. Il sait très bien qu’il peut compter sur nous, mais je sais qu’il préfère gérer à sa manière. Pour ma petite sœur c’est différent. Depuis toute petite, elle est très anxieuse, et finalement, aujourd’hui elle nous parle beaucoup de ce qu’elle ressent. J’avais très très peur de la voir grandir, et qu’on lui fasse du mal. Mais quand je vois cette jeune femme qu’elle devient, ses pensées qu’elle a, ses réflexions, ses sentiments et la manière dont elle nous en parle, je suis plutôt rassuré. Je pense d’ailleurs qu’elle continuera de se fier à sa haute sensibilité. Avec un grand frère qui en parle ouvertement, cela sera peut-être plus facile pour elle de véritablement vivre ses émotions. Par moment c’est difficile d’être un grand frère hautement sensible, car je m’inquiète pour eux sans arrêt. Je surveille de loin ce qu’il se passe, tout en donnant des conseils par ci par là mais dès qu’il se passe quelque chose d’important dans leur vie, une déception, une blessure, j’ai mal pour eux. Heureusement qu’il n’y a pas que de mauvais moments, je suis aussi incroyablement fier d’eux quand je les vois réussir quelque chose. J’aimerais que tout se passe bien et qu’ils n’aient jamais de difficultés. Néanmoins je sais qu’il faut que je les laisse vivre et de ne pas jouer le rôle du grand frère autoritaire comme je l’ai été quand je vivais encore chez mes parents. 

C’est marrant mais oui, j’ai cette sorte d’angoisse constante, en arrière plan quand je pense à ma famille. Notamment pour ma maman. Elle même est très très sensible et je sais que vivre avec deux enfants à fort caractère, un travail éreintant et une sensibilité qu’elle n’explique pas toujours, ne sont par moment pas évident. Je ferai un article dédié à ma maman, car je pense qu’elle mérite véritablement qu’on s’y attarde un peu plus longtemps et pour que vous puissiez mieux comprendre ce lien si fort qui nous lie et notamment mon développement. Pour mon beau-père c’est différent, je m’inquiète plus pour sa santé que pour son état mental. En effet, il a plusieurs petits problèmes de santé et je sais que cela peut entraîner chez lui énormément d’angoisses. En y regardant de plus près, je remarque quand même que nous sommes une famille plutôt anxieuse, mais pleine de vie. Et surtout et avant tout, nous sommes tolérants les uns envers les autres. Nous pouvons être qui nous sommes. Bon même s’il y a des petits accrochages, j’ai quand même énormément de chance d’être aimé pour ce que je suis. Nos repas sont véritablement à l’image de ce que nous sommes tous les 5. Il y a des rires, des railleries, des pleurs parfois mais il y a surtout beaucoup d’amour et cette liberté de laisser parler nos émotions. Je les aime tellement et je sais qu’eux aussi. Je sais que si quelque chose arrive à l’un de nous, ça sera un pour tous et tous pour un. 

Je reconnais cette chance incroyable que j’ai d’avoir cette famille si haute en couleur et en émotions. Et surtout qui vit pleinement ses émotions. Je sais que de nombreuses personnes n’ont pas cette chance et sont bien souvent obligées de se cacher. A ces personnes je dirai une chose : dans votre vie il y a votre famille, celle dans laquelle vous avez grandi, mais vous pouvez aussi avoir une famille de cœur. Celle qui vous aide à vous développer et vous pousse vers le haut. Il suffit tout simplement de chercher les bons membres. 

Et vous alors, en quoi votre famille est exceptionnelle ? Comment ta sensibilité transparaît avec eux ? Dis le moi en commentaire. 

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