Je ne sais pas si c’est notre monde qui a changé ou tout simplement la vision que j’en ai, qui fait qu’aujourd’hui je vois de plus en plus d’injustices. Il semblerait que les personnes hautement sensibles ressentent plus facilement les injustices. Je crois que c’est mon cas, à un point que je suis régulièrement en colère. Je me suis alors posé la question : pourquoi sommes-nous plus sujets à ressentir les injustices et comment nous les vivons ? Voici mon explication.
Je n’ai, je pense, plus besoin de vous décrire ce qu’est une personne hautement sensible, auquel cas je vous conseille de visiter le super article de Séléné à ce sujet. Ce qui caractérise bien souvent les personnes hautement sensibles c’est la manière de recevoir les stimuli et donc un grand nombre d’informations. Ainsi au-delà de nos propres émotions, nous captons souvent celles des autres et cela peut être extrêmement déstabilisant. Nous ne les comprenons pas uniquement, nous les ressentons, comme si nous étions à la place de cette personne. De ce fait, je pense que nous sommes plus enclins à ressentir de l’injustice car plus « ouvert » aux stimuli extérieurs. Sauf que des injustices il y en a partout, et ce constamment. Et nous y sommes de plus en plus exposés ! Si auparavant il nous suffisait d’éteindre la télévision pour se couper plus ou moins des actualités ; aujourd’hui avec le développement des smartphones et des réseaux sociaux, nous sommes ultras connectés au reste du monde. Cela n’est pas plus mal car nous pouvons vraiment voir ce qui se passe chez nos confrères mais cette surinformation peut nous conduire vers le stress et l’anxiété. Les injustices, nous en voyons beaucoup à la télévision ou sur les réseaux sociaux, elles peuvent impacter les grands sensibles. Comme je le disais précédemment, les grands sensibles peuvent disposer d’une grande empathie, pouvant les mener à ressentir les émotions de l’autre. Alors face à une injustice, elles peuvent se mettre à la place de la victime, souffrir avec elle et finalement s’insurger face à la situation. C’est mon cas actuellement. Pour vous donner un exemple, dernièrement, la bande annonce du prochain film en live action de Disney a été dévoilée. Il s’agit de La Petite Sirène, Halle Bailey ayant le rôle principal, interprétant Ariel. J’ai regardé les commentaires sous la vidéo et je fus surpris de voir autant de propos racistes. Sans même connaître son jeu d’actrice, la vision du réalisateur et donc l’histoire du film, les internautes ont commencé à créer un hashtag « notmyariel ». Je n’ose imaginer à quel point l’actrice principale devait être dévastée… Nous ne la voyons que quelques secondes dans cette bande annonce, et juste le fait qu’elle soit noire pose problème. Nous ne la jugeons pas sur sa performance ou bien même sur son jeu d’actrice mais bien sûr sa couleur de peau. Et je vous évoque même pas certains médias qui y sont allés aussi de bon cœur, renforçant l’intolérance. Bref, ce genre de choses ont tendance à me mettre très vite en colère. Et je ne sais pas vous, mais la colère ça peut me mener à des actions parfois irréfléchies.
Je ne sais pas vous mais quand je suis face à ce type d’injustice, je n’ai qu’une envie c’est de répondre du tac au tac. En effet, une personne hautement sensible en colère, s’est souvent sentie comme un violent volcan qui explose… Pour le cas de La Petite Sirène, je n’avais qu’une attente, c’est de répondre un par un à tous ses détracteurs. Mais qu’est-ce que cela aurait fait de plus, à part ajouter de l’huile sur le feu ? Je ne suis, à mon avis, pas le seul à vouloir entrer en action quand c’est comme ça. Mais je pense que la meilleure des techniques est bien souvent de prendre du recul avant d’agir, ne serait-ce que pour calmer nos ardeurs. Car bien souvent, l’injustice nous paraît souvent évidente, mais nous n’avons pas toutes les clefs en main. Il vaut mieux donc analyser l’injustice dans son ensemble avant d’agir. Combiner cela avec un syndrome du saint Bernard et alors la vous avez envie de sauver la terre entière. Sauf que malheureusement nous ne pouvons pas sauver tout le monde… Par ailleurs, défendre une personne avec de la colère ne mène, je pense, pas à grand-chose. Néanmoins défendre une personne avec des arguments construits c’est déjà beaucoup mieux. Beaucoup de personnes m’ont dit de m’éloigner des actualités pour éviter de ressentir de la colère en longueur de temps… Mais c’est plutôt compliqué avec mon métier. Alors dès que je peux, j’essaye de transmettre des messages et des valeurs à travers mes publications voire sur le blog, pour avoir l’impression de faire bouger les choses. Pour les personnes qui comme moi ont envie d’agir, je vous invite à le faire, mais pas sur le coup de la colère. En effet, à travers de simples actions comme participer à une association ou à une cause qui vous touche… Cela aide grandement. Depuis que je rédige pour Deeply Sensitive, cette colère que j’ai envers les injustices dont sont victimes parfois les personnes hautement sensibles, je la transforme en texte. Cela me demande de prendre du recul et de mesurer mes vilains mots en quelque chose de plus impactant. Si cela vous fait du bien de ne pas regarder les actualités alors n’hésitez pas à les couper. Et concernant les injustices du quotidien, ne faites surtout pas justice vous-même. Prenez le temps, et apportez si possible votre soutien moral par exemple.
Malheureusement des injustices, il y en aura toujours… Et même si actuellement elles nous paraissent peut-être plus évidentes ou plus voyantes qu’avant, il faut essayer de prendre du recul pour éviter d’être submergé. Je sais que c’est difficile, mais il faut en quelque sorte détourner son attention vers si possible quelque chose qui nous fait du bien. Regardez un film joyeux, écoutez de la musique, faites une marche en pleine nature, une activité qui vous permet de vous recentrer. Et si vous voulez vraiment entrer dans l’action, tentez de le faire avec un esprit clair, à votre rythme…