Un être humain… c’est si complexe quand nous regardons de près. Nous sommes généralement sociaux, c’est-à-dire que nous nous mélangeons la plupart du temps à d’autres êtres humains. Nous choisissons ceux qui nous entourent par partage de valeurs, de points communs et plein d’autres critères. Néanmoins, nous ne choisissons pas tout le temps les personnes qui font partie de notre quotidien. Les membres de la famille ou encore les collègues de travail en font partie. Dans toute cette sphère de personnes il y a vous. Vous qui êtes perçu par les autres, par vous-même et la manière dont vous percevez les autres. Et avec tout ça il y a l’acceptation de soi et des autres, et ce n’est pas facile quand nous pensons à tout ce qui nous entoure.
En introduction, je vous parlais de l’entourage que nous choisissons et que nous ne choisissons pas. Dans un précédent article, je vous parlais de l’importance de l’entourage lors de l’acceptation de sa haute sensibilité. Mais nous n’avons pas que notre degré de sensibilité qui fait de nous un être humain. Il y a aussi tout un tas de caractéristiques qui font ce que nous sommes. Et là encore, nous plairons à certains et à d’autres non. De manière générale, nous ne pouvons pas plaire à tout le monde. Toute notre personnalité ne fait pas l’unanimité, et vice-versa. Nous aussi, nous n’aimons pas certains traits de caractère. Chacun à sa propre perception. Certaines personnes nous détestent et n’hésitent pas à le dire ouvertement quand d’autres se cachent derrière de la bienveillance. Vous savez ce fameux : “tu es trop… tu n’es pas assez… ” C’est parfois difficile de se placer et de voir qui nous sommes vraiment quand nous recevons des reproches. Et puis il n’y a pas que ça. Il y a aussi ces images que nous donne la société. Cette manie incessante que nous avons de nous comparer aux autres. L’herbe est toujours plus verte chez le voisin. Cette perception que les autres ont de nous, voire celle que nous avons de nous-même, met bien souvent à mal l’acceptation de soi. Les ruminations incessantes, les remises en question permanentes, cette dévalorisation qui prend bien souvent la forme du syndrome de l’imposteur, peuvent conduire à des cas très graves de dépression. Avec l’explosion des réseaux sociaux, l’image que nous donnons n’a jamais été aussi importante… Si certains exemples sont à prendre, d’autres le sont moins… Pour quelqu’un, nous ne serons jamais parfaits. Pour nous-même, nous ne serons jamais parfaits. Nous aurons toujours des remontrances. Être parfait, est-ce finalement si important que ça ? Je ne pense pas. Il faut alors prendre le recul nécessaire et parfois identifier des qualités et des défauts, des traits de caractère que nous avons. Reculer pour observer et identifier sa personnalité tout entière.
Dans ce flot d’avis, de messages positifs, d’images en tout genre, il est facile de s’identifier à quelqu’un et de trouver un modèle. Mais est-ce si important ? Plus jeune, j’ai pris ma mère comme modèle, voulant lui ressembler en tout point de vue. Puis en grandissant, on m’a reproché d’être trop sensible, pas assez viril. Alors j’ai cherché d’autres modèles, notamment masculins à suivre, pour rentrer dans le “moule”. Est-ce que je me suis senti plus heureux, plus moi ? Absolument pas… Nous pouvons trouver de l’inspiration auprès des autres. Je dirai même qu’il est important d’avoir l’avis des autres. Néanmoins, les autres, ça n’est pas vous. Ça n’est pas votre corps, ça n’est pas votre esprit. Et puis ce que vous allez développer va être perçu comme une qualité chez les uns et un défaut chez d’autres. Et si finalement la personne à identifier, c’était vous-même ? Identifier votre propre corps, celui dans lequel vous vous sentez bien. Identifier vos qualités et vos défauts. Vos vrais défauts… Pas ce que nous vous reprochons ou que nous vous demandons lors d’un entretien d’embauche. J’ai longtemps cru que pour être bien avec quelqu’un et notamment lors de l’acceptation de ma sensibilité, il fallait que je me colle l’étiquette “être humain hautement sensible” et que je cherche des personnes qui me ressemblent. Comme une sorte d’approbation. Finalement aujourd’hui, j’ai compris que j’étais bien plus que ça… Et pour cela, il a fallu que j’identifie qui je suis vraiment et ce que j’ai envie d’être. Nous le faisons tous et c’est normal. Au début de son acceptation, nous voulons forcément des avis, des témoignages, pour se rassurer que nous ne sommes pas tout seuls et c’est normal. Mais quelque part, cette étiquette nous enferme dans une case alors que nous sommes bien plus que cela. La société nous enferme déjà dans des cases car la différence fait peur. Mais aucun de nous ne rentre dans telle ou telle case. Nous sommes tous uniques. Votre parcours vers l’acceptation de vous-même ressemblera peut-être à celui de quelqu’un d’autre, mais il reste unique car c’est le vôtre. Même si vous vous faites aider par un professionnel. Celui-ci vous donnera des pistes, mais le reste c’est vous qui le faites. L’acceptation de sa sensibilité est déjà un long chemin alors imaginez celle de votre personnalité tout en entière. Voire au-delà de votre esprit, l’acceptation de votre corps. Je pense que c’est le chemin de toute une vie.
Ce chemin, vous le faites pour vous-même et non pour les autres. Mais dites-vous que vous n’êtes pas les seuls à le faire, que d’autres le font aussi, chacun à son rythme Je me répète sans doute mais l’acceptation de soi conduit aussi à accepter les autres et ce qu’ils sont. Vous avez le droit de ne pas aimer tel ou tel caractère. Vous avez le droit de préférer certaines affinités plutôt que d’autres. Mais là où moi j’ai du mal, ce sont ces personnes qui n’acceptent pas les défauts des autres et qui vous demandent d’être parfaits. Cela n’est pas possible. J’ai fait cette erreur dans le passé… Avant de comprendre qui j’étais vraiment, j’ai reproché à certaines personnes ce qu’elles étaient ou leurs manières d’agir. Ne comprenant pas mon fonctionnement, comment je pouvais comprendre celui des autres… C’est une tout autre réflexion que j’ai aujourd’hui. Nous pouvons conseiller en toute bienveillance, mais dicter à quelqu’un ce qu’il doit faire, ça n’est pas possible. Nous avons tous nos méthodes de fonctionnement et il faut l’accepter. (Attention, je ne dis pas qu’il faut accepter le comportement de certains qui font du mal à autrui). Je sais que dans certains domaines, notamment professionnels, nous avons encore beaucoup de chemin à faire concernant l’intelligence émotionnelle. Mais je pense que le schéma de l’individu qui doit laisser ses émotions sur le bas-côté de la porte, se modéliser à l’image d’un schéma précis, et mettre de côté sa singularité, ça n’est plus valable aujourd’hui. Si la technologie et la science avancent, il en va de même pour l’esprit humain. Ce sont de véritables enjeux qui s’offrent à nous aujourd’hui et qui méritent notre attention. Nous ne pouvons plus laisser de côté les émotions et nous ne pouvons discréditer les personnes qui les vivent pleinement, quelle que soit leur intensité. Nous ne pouvons plus éviter la singularité de chacun. Je suis de ceux qui croient en la tolérance et en la VRAIE bienveillance. Je suis de ceux qui croient à une vraie singularité, sans étiquette et sans case. Certes c’est compliqué et je ne dis pas que c’est facile. Cela demande vraiment matière à réflexion. Mais justement nous avons beaucoup d’esprits qui observent, analysent et réfléchissent sans arrêt. Faisons confiance aux capacités de chacun. Faisons confiance à la diversité.
M’accepter = accepter mes défauts + mes qualités + mon corps + ma personnalité
M’accepter = accepter que les autres s’acceptent et qu’ils ont eux aussi des défauts et des qualités.