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L’empathie comme super-pouvoir – Life is Strange : True Colors

De plus en plus réaliste, il n’y a pas qu’en termes de graphisme que le jeu vidéo évolue. Se voulant de plus en plus “humain”, les producteurs et storytellers cherchent davantage à toucher le public en provoquant chez eux des émotions fortes autres que l’adrénaline. Certains jeux inspirent même aujourd’hui le grand et le petit écran, comme dernièrement la série The Last Of Us ou encore Super Mario Bros. The Movie. Aujourd’hui je vous parle d’un jeu conçu un peu comme un film basé sur la compréhension des émotions de ses antagonistes, il s’agit tout bonnement du jeu Life is Strange : True Colors. 

Dernier en date de la célèbre licence Life Is Strange, connue pour ses jeux très réfléchis et souvent déchirants, True Colors sort en 2021 après 4 ans de développement. C’est un jeu narratif plutôt court, ou le joueur est invité à faire des choix tout le long du récit, impactant ainsi la fin du jeu. Moi qui ai du mal à prendre des décisions dans ma propre vie, autant vous dire que dans le jeu c’était une véritable torture. Néanmoins j’étais très intrigué par le traitement des émotions et notamment du pouvoir de son actrice principale, l’empathie. N’étant pas un super-pouvoir pour ma part, je fus surpris de la qualité du jeu et de la réflexion portée autour de ce fameux pouvoir. 


Le synopsis

L’histoire nous emmène dans la ville très paisible de Haven Spring, au pied des montagnes du Colorado. Après avoir grandi en famille d’accueil, Alex Chen décide d’aller vivre dans cette ville magnifique, au côté de son frère Gabe. Si les retrouvailles sont de tailles, elles resteront néanmoins courtes, le frère d’Alex perdant la vie suite à un terrible accident. C’est alors qu’Alex décide d’enquêter sur la mort de son frère tout en utilisant son pouvoir. 

Les graphismes et la musique

Les graphismes de Life Is Strange : True Colors sont plutôt basiques. J’ai l’impression que les producteurs ont préféré se focaliser sur leur personnage principal et l’ambiance de Haven Springs. Comme son nom l’indique, la ville est un véritable havre de paix. C’est très coloré, reculé des grandes villes (d’ailleurs nous n’avons accès qu’à quelques rues de la ville). Vous pouvez choisir à plusieurs moments de l’aventure de contempler la nature, c’est alors que des paysages défilent accompagnés d’une musique très cosy, limite nostalgique. Ça donne vraiment envie d’y habiter. La musique est d’ailleurs au cœur du jeu, Alex jouant de la guitare (on peut l’entendre reprendre Creep de Radiohead à la guitare). Tout ça nous donne une ambiance ultra-cosy et lumineuse malgré le tragique événement. Le style folk nous suit tout au long de notre aventure. Nous prenons plaisir à nous balader, observer, discuter… C’est très très bien fait. Il y a notamment de grands moments de réflexion. Même si le traitement des émotions est présent et que nous nous attachons plus facilement aux personnages, je l’ai trouvé quand même un peu court. Mais bon pour ce type de jeu, nous avons intérêt à mettre de l’action très vite si nous ne voulons pas perdre le joueur.

Mon analyse

La mort est assez récurrente dans les jeux vidéo que j’ai faits. Sans doute parce que c’est l’événement qui fait appel à des émotions très intenses et très profondes qui font immédiatement réagir le joueur. Gabe étant très apprécié des habitants de Haven Spring, c’est un véritable terrain d’entraînement pour Alex qui a du mal à gérer son pouvoir. En effet, nous apprenons qu’au lieu de comprendre les émotions, elle a plutôt tendance à les ressentir au point de se les approprier, lui ayant valu notamment de nombreux ennuis lors de son enfance en famille d’accueil, avec des accès de violence incontrôlés quand une personne est en colère dans la même pièce qu’elle. Tout au long du jeu, elle essaiera de “contrôler” ce pouvoir et de comprendre les émotions ressenties par ses interlocuteurs. Aux travers des questions, ou des objets, Alex arrive à percevoir des nuances, des souvenirs, la guidant au fur et à mesure aux réponses qu’elle souhaite avoir mais aussi pour apporter du réconfort. C’est assez intéressant à regarder. Au début du jeu, nous pourrions penser qu’Alex est très très sensible et que c’est une véritable souffrance pour elle. Elle ne comprend pas elle-même son fonctionnement. Au lieu de se refouler, elle va jusqu’à développer son empathie, aller plus loin et se laisser à certaines émotions auxquelles elle n’avait que peu d’accès avant. En même temps que son histoire, son personnage évolue. Bon ça reste un jeu vidéo, dans le tout est très condensé, quand on sait qu’il faut beaucoup de temps pour apprivoiser sa sensibilité. J’ai toutefois aimé qu’on ait le choix entre plusieurs actions pour répondre à notre manière. 


Pour moi il ne fait nul doute que Life Is Strange : True Colors fera partie de mes classiques du jeu vidéo poétique et narratif. De part sa thématique, ce côté très sérieux mais en même temps très agréable à jouer grâce à son ambiance, je suis sûr que beaucoup apprécieront. En tout cas, j’ai passé un très bon moment dans la peau d’Alex Chen et dans la très belle ville d’Haven Spring. Si cette ville existait, croyez-moi que je serais le premier à y vivre. 

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