Comme chaque année, les paroles de La Madrague refont surface dans mon esprit, ramenant avec elles ce sentiment de nostalgie… La fin de l’été est proche, et le flot d’angoisses que provoquent la rentrée me happe et me rappelle que de plus en plus les beaux jours vont s’éteindre.
Loin des remises en question qui minaient mon esprit depuis quelques années, cet été fut l’un des plus beaux que j’ai vécu, car j’étais moi. Cette année je ne jouais pas un rôle, j’ai laissé ma personnalité ressortir comme je le souhaitais. Synonyme de renaissance, mon corps et mon esprit ont pu se charger véritablement des rayons du soleil et de cette ambiance estivale. J’ai pris chaque rire, chaque ensoleillement, chaque moment, chaque repos comme un cadeau. Je les garde dans une partie de ma mémoire, pour me réchauffer en les remémorant cet hiver. J’ai laissé ma sensibilité à l’air libre, je ne l’ai plus enfermée et je crois que je ne l’enfermerais plus jamais. Elle a embelli mon été comme jamais auparavant. Les couchers de soleil étaient plus intenses, les joies plus éclatantes, les réflexions plus profondes et la nature plus grandiose.
Le soleil, mon grand copain. Ne me brûlera que de loin. Croyant que nous sommes ensemble un peu fâchés. D’être tous deux séparés. Le train m’emmènera vers l’automne. Retrouver la ville sous la pluie. Mon chagrin ne sera pour personne. Je le garderai comme un ami.
La Madrague, Brigitte Bardot
J’ai peine à voir ces instants se terminer. Même si les retrouvailles ne manqueront pas, le soleil et la joie que procure l’été vont grandement me manquer. Cette nouvelle saison amènera avec elle son lot d’idées grises, que même les couleurs de l’automne auront du mal à réchauffer. Le rythme soutenu, poussera la population dans ces retranchements, et dans l’attente de la prochaine période des boutons printaniers. Tout ceci me donne des nœuds à l’estomac. Imaginer les routes éclairées par les couleurs rouges et blanches qui n’avancent pas m’essouffle déjà. Les nuits plus longues et plus froides me glacent déjà le sang. Mais là encore ma sensibilité dite avantageuse me laisse de beaux espoirs, comme une bougie dans le noir. De nouveaux projets, de nouvelles pistes de réflexions, un épanouissement par l’écriture…
Alors avant que les feuilles et les flocons ne tombent, je vais profiter de chaque instant, chaque moment, chaque brise et chaque rayon posé sur ma peau.