« – Alors quelle image je vais publier. Celle-là est ma préférée sans aucun doute. Ah mais j’aime beaucoup celle-là aussi. Bon aller je prends celle-là. Ouais mais celle-là illustre mieux mon article quand même. Bon David il faut faire un choix : la 1, la 2 ou la 3. Mais je les aime toutes… Quel calvaire… Bon ben appel à une amie : Séléné, dis-moi laquelle tu préfères ? – Moi je préfère celle-là. – Tu as raison, allez on part sur celle-là ! Et si je mettais les trois… »
Et des situations comme celle ci, j’en vis régulièrement… Il semblerait que la difficulté à prendre des décisions chez les personnes hautement sensibles serait l’une des caractéristiques de ce tempérament atypique. Et bien laissez moi vous dire que je confirme bien la règle. Prendre une décision par moment se relève être un véritable défi… Ça peut aller d’une décision toute basique, comme choisir un chemin lors des balades, à un choix très important qui requiert de prendre une lourde décision. Sauf que voilà… dans mon cerveau, quand il y a choix, il y a une quantité phénoménale de questionnements qui arrivent, si bien que je prends beaucoup plus temps que d’autres personnes pour faire un choix. En introduction je vous donnais un exemple banal. Lorsque je travaille mes illustrations pour mes articles, je crée généralement plusieurs images. Je commence à étoffer l’idée avec une planche et quelques éléments, puis j’y ajoute des déclinaisons voire dans certains cas d’autres idées. Et à la fin arrive l’heure fatidique de la sélection de l’image que je vous partagerai sur Instagram. Cette sélection s’avère bien laborieuse. Si bien qu’à la fin j’en fais part à Séléné. Comme nous travaillons à deux, Séléné a toujours un regard sur ce que je produis et vice versa. Et quand tous les deux nous sommes indécis, nous nous retrouvons dans une situation plutôt hilarante. Nous finissons par en rigoler et finalement faire un choix, parfois douloureux mais nécessaire. Bon pour le coup vous me direz que c’est un peu futile et que ça n’est pas très grave. Cependant, dans d’autres cas je peux faire carrément du sur place pendant un long moment.
Quand il s’agit de prendre des chemins différents de ceux de d’habitude et qui auront un véritable impact sur ma vie et mon quotidien, ça devient vite la panique dans ma tête. J’analyse tous les chemins possibles et ceux qui pourraient arriver si je les prends. Pour vous donner un exemple concret, j’aurai pu déménager bien plus tôt que ça… Sauf que voila, je prenais en compte les souvenirs que j’avais eu, le fait que j’habiterais plus loin des transports, que le budget allait changé… Mais en contrepartie, j’aurais un appartement plus grand, je pourrais me créer une nouvelle vie que j’aspire tant, je pourrais enfin me débarrasser de mon voisin insupportable. Et bien il m’aura fallu pratiquement deux ans pour me décider. Les choix les plus durs sont ceux de ma carrière professionnelle. Cette fois-ci, ce qui m’empêche de prendre une décision c’est le changement de statuts. J’en ai discuté avec mon entourage et je vous en ai fait part dans un article sur le changement. Ce qui me fait le plus peur dans les prises de décisions c’est l’inconnu… La routine a tendance à me rassurer et les gros changements qui entraînent des incertitudes ont tendance à littéralement me bloquer. J’ai ce besoin de tout analyser pour être sûr que je serais prêt à toute éventualité voire des dommages que ce changement pourrait créer. Saut que la vie, c’est bien souvent des clés que nous ne prévoyons pas et des décisions à prendre rapidement.
Ajouter d’autres paramètres aux prises de décisions, telle qu’une autre personne dans l’équation et alors c’est encore bien plus embrouillé ! Je me rappelle ce qu’un ami me dit souvent quand il me demande ce que je souhaite faire durant notre soirée. Généralement je lui réponds que je ne sais pas ou « faisons ce que tu veux ». J’ai des idées en tête de ce que je veux faire, mais en vrai je préfère qu’il choisisse pour qu’il soit content. Et c’est en me le faisant remarquer qu’en effet j’ai compris. Et c’est comme ça pour beaucoup de choses… Par moments, prendre une décision me fatigue tellement que je préfère laisser les autres le faire à ma place ou j’abandonne tout simplement. En revanche, parfois il m’arrive d’avoir un choix précis en tête et je ne démords pas jusqu’à avoir accompli ou m’être procuré ce que je veux. Bref c’est plutôt étrange ce comportement et cette dualité… Je m’aide souvent de mes amis pour prendre des décisions, car bien souvent, je resterais planté là à avoir peur des conséquences de mon choix… Sauf que ça n’est pas vraiment la solution… Il n’y a que moi qui me connaisse et qui sait ce dont j’ai besoin pour avancer. La décision me revient donc… C’est pas encore gagné mais j’y travaille !
En conclusion, ne faites jamais de shopping avec moi. Vous risquez de vous trouver dans un choix cornélien entre deux articles. Et je peux vous assurer que ce choix peut durer des heures voire des jours (si ce ne sont pas des années).