« Tu n’es plus un bébé quand même ! » Voilà la réponse qu’on m’a donnée quand j’ai dit que j’avais peur devant les films d’horreur… Et ça n’est pas fini ! « J’aime les personnes qui montrent leur vulnérabilité. » Oui… Encore… Ce genre de réponses me prouve clairement qu’on a encore beaucoup d’a priori sur les personnes hautement sensibles… Et bien ça n’est pas grave, on va repartir sur un article sur les préjugés que certains portent à l’égard des personnes qui vivent pleinement leurs émotions.
Avoir peur ne fait pas de nous des bébés
La question que j’ai eue, je pourrais la tourner d’une autre manière. « La guerre te fait peur ?! Tu n’es plus un bébé quand même ! L’avenir de la planète te fait peur, ben alors tu n’es plus un bébé ». Nous avons tous peur de quelque chose, cela fait-il de nous des bébés pour autant. Bon d’accord j’exagère un peu, je compare la fiction à la réalité. Quand bien même. Avoir peur ne fait pas de nous des bébés. Rappelons que ce genre de film est souvent basé sur des faits réels, qu’ils provoquent des sensations d’angoisse et d’adrénaline. Les personnes hautement sensibles ressentent les émotions intensément, ajoutez à cela une forte empathie envers les protagonistes et le long métrage devient insoutenable. C’est de cette manière que j’ai dû justifier ma réponse auprès de cette personne. Heureusement celle-ci a été compréhensive, mais j’imagine que tout le monde ne l’est pas. C’est bien dommage. Car cette manière de ressentir les choses intensément nous procure de grandes joies et des sentiments d’exaltation indescriptibles. C’est une autre manière de voir le monde et de le ressentir. Certains instants, j’aimerais tellement qu’on puisse voir le monde à travers mes yeux, que certaines personnes puissent voir toutes ces nuances que je vois sur un phénomène qui peut paraître basique.
Être sensible n’est pas être vulnérable
Encore une fois ici, nous touchons à la vision que certaines personnes ont des grands sensibles. Pour ma part je ne me sens absolument pas vulnérable. D’ailleurs, cette réponse m’a permis de réfléchir grandement sur la notion de vulnérabilité. Qu’est ce qui est vulnérable chez l’être humain ? J’ai l’impression que c’est plus une question de perception. Un trait de caractère va être vu comme vulnérable par certains et par d’autres comme une force. Est-ce que notre sensibilité fait de nous des personnes vulnérables face au monde ? Je ne pense pas non plus… Du coup j’ai regardé la définition du mot “vulnérabilité” et “personne vulnérable” sur le Larousse. Les plusieurs définitions que le Larousse me donne me ramènent vers des faiblesses physiques ou psychiques, laissant la possibilité de recevoir des attaques. Le mot “sensible” est par ailleurs donné en synonyme. Au travers de ces définitions, j’entrevois un conflit. Une sensation de supériorité. Encore une fois, ça n’est que ma vision et mes interrogations. Une personne hautement sensible est au même niveau que n’importe quel être humain. Si nous arrêtions de voir des forts et des faibles mais plutôt des complémentarités, peut-être que le monde s’en porterait mieux. Bien entendu tout ceci n’est que supposition. Une personne sensible, pour moi ça n’est pas être vulnérable, c’est une manière de percevoir le monde différemment.
J’accepte ma singularité (et celle des autres)
Dans un premier temps je vous dirais que oui je suis différent. Et puis dans un second temps, je vous dirais que nous le sommes tous ! Chacun est unique. Cette remarque m’aurait fait très mal auparavant, et dans mon article sur la peur je vous disais que parfois je ressens véritablement cette différence. Oui ça n’est pas évident, mais je suis convaincu que si certaines personnes se sentent vraiment en décalage, c’est parce qu’on pointe du doigt leur différence et qu’elles sont rejetées par la société. Si nous savions tous que nous sommes différents, que nous l’acceptions et que nous étions plus tolérants, alors peut être que nous ne sentirons plus cette différence. Tu es différent, je suis différent, c’est ok.
Des petites remarques comme celles-ci, j’en ai souvent. Si bien que je pourrais écrire un livre sur toutes les remarques désobligeantes et les préjugés que beaucoup de personnes ont sur les personnes hautement sensibles. Auparavant j’aurais eu un peu honte, et je me serais même caché ou j’aurais menti pour paraître dur et me faire accepter. Aujourd’hui je n’ai plus envie de me cacher, j’ai envie d’être qui je suis et si certaines personnes n’acceptent pas ma personnalité et bien tant pis pour elles. Chaque jour je chéris ma sensibilité et je suis fier d’être hautement sensible. Vous pouvez d’ailleurs penser que j’en veux à cette personne ou que je suis en colère, et pourtant absolument pas. Je l’aurais été quelques années en arrière, mais j’ai l’impression de mieux comprendre la vision que certaines personnes peuvent se faire de la sensibilité élevée. Cette conversation m’a permis d’en apprendre davantage, de réfléchir et qui sait peut être montrer que finalement, les personnes hautement sensibles ne sont pas des grands bébés pleurnichards mais des êtres humains équivalents aux autres, avec tout simplement une autre vision de la vie.