Avant de poursuivre l’écriture de cet article, je voudrais faire un rappel important : Nous ne sommes ni spécialistes, ni coaches, ni psychologues. Nous sommes deux personnes hautement sensibles qui souhaitons informer de manière juste et respectueuse d’autres personnes hautement sensibles qui auraient besoin d’en savoir plus sur le sujet afin de mieux comprendre ce qui peut les traverser. Nos articles sont basés sur de nombreuses recherches. Nous nous efforçons de vulgariser au mieux le travail difficile et passionné des professionnel.les sur cette cause. Il me semble important de faire ce rappel car nous sommes conscients que ce sujet devient de plus en plus visible (et c’est tant mieux), mais il attire aussi beaucoup de fausses informations, faisant du tort à la cause comme aux personnes hautement sensibles qui souhaitent s’informer convenablement.
Afin que vous compreniez bien de quoi nous allons parler, je vous invite à lire notre article « Haute Sensibilité, qu’est-ce que c’est ? » avant de poursuivre votre lecture.
Si nous entendons le plus souvent parler d’ « hypersensibilité », c’est car ce terme est le plus répandu pour évoquer la haute sensibilité. En réalité, ce n’est pas le mot le mieux adapté, et nous allons vous expliquer pourquoi.
Il existe beaucoup de termes pour désigner la haute sensibilité, tout simplement car il s’agit de recherches nouvelles, encore en cours, qui ne tendent parfois pas vers le même résultat. Selon les mots de Saverio Tomasella, ces études sont à la fois « convergentes et divergentes ». Parler de « haute sensibilité » permet de regrouper tous les « types » de personnalités :
- HP (Haut Potentiel), qui représentent 2 à 3% de la population. Ceux-ci peuvent être soit Haut Potentiel Physique soit Haut Potentiel Intellectuel (HPI ou zèbre).
- HPS (Haut Potentiel Sensible), il s’agit de la haute sensibilité vue comme un potentiel à explorer.
- HPE (Haut Potentiel Émotionnel), il s’agit ici aussi de haute sensibilité, c’est juste une autre façon de le dire. Le HPE fait partie du HPS.
- Hypersensible
- Ultrasensible
Pfiou, ça fait beaucoup de mots tout ça… Pas de panique. En fait c’est très simple.
Le terme « hypersensible » est le premier à avoir été traduit de l’anglais « highly sensitive », créé par Elaine Aron en 1996. Il renvoie à l’idée d’une personne qui ne vit pas bien sa sensibilité exacerbée, qui en souffre (j’irais même jusqu’à dire qui la rejette), tandis que le terme « ultrasensible », créé par Saverio Tomasella très récemment, en 2015, renvoie au fait qu’une personne vit de manière positive sa haute sensibilité et l’assume, même si cela est difficile, car elle a trouvé comment exprimer ses émotions et surtout car elle les a acceptées. On peut donc tout à fait être hypersensible et devenir ultrasensible au fur et à mesure que l’on avance sur notre chemin de vie, mais dans tous les cas, nous sommes hautement sensibles. Il s’agit seulement de termes plus précis.
Pour aller plus loin, je vous invite à consulter l’article rédigé par Marie-France de Palacio (chercheuse et écrivaine) et Fanny Marais (coach spécialisée dans l’accompagnement des adultes HP) sur la différence entre les termes « hypersensible » et « ultrasensible » sur le site de l’Observatoire de la sensibilité : https://lasensibilite.com/hypersensible-ou-ultrasensible/ .
Entendre parler d’ « hypersensibilité » est une bonne chose, car plus l’on va en parler, plus l’on va informer, plus cela est susceptible d’atteindre le maximum de personnes, et donc de possiblement faire accepter ce trait de caractère par le plus grand nombre et de le faire intégrer comme quelque chose de normal dans les esprits, et non pas comme un défaut, comme cela est perçu aujourd’hui par la société. Cependant, je pense qu’il conviendrait mieux de parler de « haute sensibilité » car la connotation négative de l’ « hyper » sensibilité est bel et bien présente. Je pense que cela est dû au préfixe « hyper », qui nous fait tout de suite penser à quelque chose de « trop » : « trop sensible », « pleure trop », « trop émotive »… D’ailleurs, qui n’a pas entendu toutes ces choses ? « Tu es bizarre », « arrêtes de réagir comme ça », « il faut que tu deviennes plus fort.e ». Si on nous répète sans arrêt cela, aucun doute, on finit par penser que c’est nous le problème, et qu’effectivement, nous ne sommes pas normaux. C’est là que la haute sensibilité devient difficile à vivre et qu’on parle en effet d’ « hypersensibilité », telle que définie plus haut.
Un autre souci vient s’ajouter à cela : souvent, nous n’avons pas conscience d’être hautement sensible. Nous ne savons pas que c’est un trait de personnalité reconnu, qu’il y a 30% de gens comme nous (femmes et hommes confondu.e.s). Si nous le savions dès le début, on se sentirait moins seul.e et moins étrange de ressentir tout si fort. Lorsqu’on connaît enfin la haute sensibilité, qu’on s’y identifie, qu’on reconnaît que nous avons une sensibilité plus élevée que la moyenne, alors on se rend compte que c’est ok d’être tel.les que nous sommes, que nous n’avons pas de « problème ». Nous avons juste un tempérament plus sensible. On ne va pas se mentir, cette sorte de « validation », le fait de poser un mot sur ce tempérament est incroyablement libérateur et fait beaucoup de bien ! En ayant connaissance de cela et de qui nous sommes, le chemin vers le mieux être peut débuter.
Et vous ? Découvrir votre haute sensibilité a-t-il été libérateur ? De quelle manière ? N’hésitez pas à nous laisser un commentaire ! Nous serons ravis d’échanger avec vous !