Définition du Larousse : Sentiment d’angoisse éprouvé en présence ou à la pensée d’un danger, réel ou supposé, d’une menace (souvent dans avoir, faire peur)
La peur… c’est un sentiment quotidien que j’ai bien souvent en background et qui a tendance à se renforcer selon les instants. Par moment, j’ai l’impression qu’elle gagne de plus en plus de terrain. Je sens que l’angoisse s’empare de moi et s’insinue dans chaque porte de ma peau. Mon corps semble bouillonner de l’intérieur et fait jaillir un feu sous forme de démangeaisons qui s’accentue avec ce froid persistant. Ajoutant davantage un stress déjà bien présent.
Les crises arrivent sans forcément qu’elles ne soient cherchées. Pas de films d’horreurs, de situation angoissante, d’une écoute quotidienne de l’actualité… Pourtant elle est là, palpable semble-t-il chez beaucoup de personnes, sensibles comme moins sensibles… Alors pour distraire cette ombre immense qui ressemble à un gros monstre prêt à m’engloutir tout entier, je prends du temps pour moi. Je fais des activités que j’aime… Mais voilà… Tenter de calmer les pensées d’une personne hautement sensible est bien plus compliqué que ça et les distractions ne fonctionnent pas souvent… Alors c’est à un moment de pause ou durant une tâche que la peur vient frapper à ma porte et entraîne avec elle sans flot de questions : “Et si ça se passait comme çi ? Et si ça se passait comme ça ? Est-ce que je suis capable de faire ça ?” Et bien souvent accompagnée de la peur, il y a la comparaison.
Comment font ces gens qui n’ont pas peur ? Comment font ces gens qui ne se posent pas un milliard de questions ? Je ne suis pas comme les autres… Je suis différent… Et l’angoisse est palpable… Elle se niche dans mon ventre, noue des nœuds dans ma gorge, brûle la peau… Ça monte en pression et puis ça finit par exploser en sanglots au bout de plusieurs jours de retenue… Pourquoi plusieurs jours de retenue ? Parce que nous n’avons pas le temps d’avoir peur, nous n’avons pas le temps de pleurer, nous n’avons pas le temps de regarder à l’intérieur de nous même… Et pourtant certains ont l’air de très bien s’en sortir. Comment font toutes ces personnes audacieuses qui osent ? Puis la peur m’embrume, me sépare des autres, pour finalement me laisser sans solution. “ Je veux m’envoler dans le bleu de l’espace, je veux tout ce que je n’ai pas”. Je veux tout comprendre… Je veux aller plus loin… Mais est ce que j’y parviendrai… Est-ce qu’ une autre personne regarde le ciel avec ses yeux larmoyants comme moi ? Est ce qu’une autre personne a ces moments d’angoisses que l’actualité est venue renforcer ? Est-ce qu’une autre personne écoute ces touches de piano qui s’entremêlent et semblent jouer mes peines et mes peurs ? Notre planète est entrain de mourir pas vraie ? L’homme ne devient-il pas fou ? Vite ma couette il faut que je me cache dessous…
A force de larmes et de lutte avec moi-même finalement je finis par m’endormir… Et au réveil les peurs sont toujours là mais comme atténuées car c’est un jour nouveau. Vivre sans peur n’est pas possible… Finalement n’est ce pas une force que d’avoir peur ? N’est ce pas un signe que nous voulons bien faire ? Pour ma part je pense que les peurs sont une bonne chose et comme toutes les émotions il faut la traverser. Elle va sans doute nous paralyser quelques instants et puis un jour nous mettrons des actions en place pour la surmonter. Ces derniers temps, j’ai senti véritablement que j’étais différent. Et tout ce que je vous ai cité plus haut est la crise d’angoisse qui en a découlé. Parce que j’ai beau vous parler d’acceptation de soi, moi même par moment, j’ai certaines émotions qui me rattrapent. J’ai peur d’être si différent que je resterai seul toute ma vie, j’ai peur de retourner vers quelqu’un, j’ai peur de ne jamais trouver ma voie, j’ai peur de l’actualité, j’ai peur pour la planète… J’aurai sans cesse des peurs mais je pense qu’elles me sont bénéfiques pour ne pas foncer tête baissée et véritablement me poser pour trouver la solution. Même si je dois avouer que parfois j’aimerai être comme certains qui n’ont peur de rien. Mais voilà je suis ce que je suis et je dois faire avec. Alors vous aussi, vivez vos peurs ! Elles vous bloqueront sans doute, mais des solutions existent pour chaque problème. Et la première chose à faire si vous n’arrivez pas à surmonter certaines choses et d’en parler à quelqu’un voire à un professionnel. Vous n’avez pas à avoir honte d’avoir peur, alors parlez-en et vous verrez que dans le partage bienveillant, nous pouvons venir à bout de n’importe quelle peur.
En ce qui concerne la différence, par moment c’est dur à gérer… Mais d’un côté je me dis que je ne suis pas tout seul. Nous sommes tous différents et j’ai la chance d’être entouré de personnes bienveillantes qui acceptent cette différence comme moi j’accepte la leur. Pour moi l’entourage est important dans l’acceptation de sa différence. Si vous êtes entouré de personnes qui vous rabaissent constamment et vous font ressentir que vous n’êtes pas comme tout le monde, alors forcément vous n’allez pas accepter votre singularité. J’ai rédigé d’ailleurs un article à ce sujet (cf : l’entourage et la haute sensibilité). Et surtout n’oubliez que rien est insurmontable et que quand nous nous sentons vraiment pas bien le mieux et d’en parler à un professionnel.