Aller au contenu

La sensibilité au travail, créer un environnement qui me ressemble

En ce jour de fête du travail, je me suis dit que ce serait une bonne idée de vous parler de la sensibilité au travail, en vous racontant notamment une mauvaise expérience professionnelle que j’ai vécu et en vous expliquant comment j’ai fait pour m’aider (un peu) à surmonter ça. 

Il y a quelques mois, j’ai eu une expérience professionnelle assez déplaisante, dans une équipe loin d’être bienveillante… Je me sentais très mal avec mes collègues, j’appréhendais un peu d’y aller le matin car je ne savais jamais comment la journée allait se passer… J’étais un peu prise pour le larbin de service et je n’étais pas du tout valorisée dans ce que je faisais. J’étais un peu « l’intru » qui était arrivée après tout le monde et j’étais mise à l’écart… C’était très difficile à vivre pour moi, je me sentais très seule, inutile, j’avais parfois l’impression d’être un fantôme et je détestais ça. Ce n’était pas faute d’essayer de m’imposer. Heureusement, il y avait une ou deux personnes dans l’équipe qui ont su me voir pour qui j’étais et cela m’a beaucoup aidé à traverser cette expérience professionnelle. 

Ce qui posait problème en réalité pour ce job, c’était ma sensibilité, mais aussi mes valeurs. Un exemple simple : dans le cadre de mon travail, je devais répondre à des courriers envoyés et demandant de l’aide, et mes supérieurs me demandaient parfois de mentir dans les réponses que je faisais, en disant par exemple qu’on allait s’occuper d’eux, alors que le courrier partait à la poubelle juste après. Moi qui ne supporte pas le mensonge, même le plus minime, autant vous dire que je n’étais pas du tout d’accord, cela me rendait très mal. J’étais révoltée de voir ce mode de fonctionnement, je trouvais cela profondément injuste pour les personnes qui envoyaient des courriers… Au-delà du fait que cela ne plaisait pas que je ne fasse pas ce que l’on me demandait de faire, je passais pour une idiote qui ne voulait pas mentir, alors que soit dit en, c’était pour la “bonne cause”. Ma sensibilité était vraiment mise à mal et mes valeurs aussi, rien n’allait dans ce job ! 

Peut-être que mon erreur a été de dire dès le début à ma collègue de bureau que j’étais hautement sensible, sans trop lui expliquer ce que ça voulait dire… Avec le recul, je sais que dire « je suis hautement sensible » ne veut pas dire grand chose. J’oublie parfois que les autres personnes ne connaissent pas ce tempérament, baignant moi-même dedans. Ce qu’il vaut mieux faire, c’est expliquer comment notre haute sensibilité se manifeste en donnant des exemples précis : “Je suis profondément gênée par les bruits environnants, cela m’empêche de travailler correctement”, “j’ai besoin de lumière naturelle dans un bureau sinon j’ai l’impression d’étouffer”, “les conflits en réunions m’affectent, je capte les énergies de tout le monde et cela est désagréable pour moi” etc. En expliquant clairement comment notre sensibilité élevée peut nous “contrarier” sur notre lieu de travail, cela empêche les autres de nous juger ou d’interpréter à leur façon, souvent de manière négative, quand nous disons simplement “je suis hautement sensible”. Je pense en effet, avec le recul, avoir été trop honnête trop tôt et face à la mauvaise personne. Je ne connaissais pas encore très bien ma collègue et si j’avais mieux connu le personnage, je me serais surement bien gardé de dire quoi que ce soit. Je crois qu’il vaut mieux attendre un petit peu de dire que nous sommes hautement sensibles, ou le dire à la bonne personne. Un.e collègue avec qui on s’entend bien, avec qui le courant passe et à qui on fait suffisamment confiance pour savoir que notre sensibilité élevée ne sera pas utilisée contre nous, comme ça a malheureusement pu arriver pour moi… On me dit souvent que je vis dans le monde des bisounours, et bien avec cette expérience pro que j’ai vécue, les bisounours ont complètement disparu. 

Bref, comme je ne me sentais pas bien dans ce job, j’ai fait comme à chaque fois que j’ai besoin de me sentir bien, j’ai fait en sorte de me créer un petit cocon, que ce soit sur le chemin du bureau ou une fois là bas. Sur le chemin, souvent, je sortais une station de métro plus tôt afin de marcher un peu et de prendre l’air. Il en va de même pour le midi, au lieu de déjeuner en salle de pause ou avec mes collègues dans une ambiance très pesante, je sortais m’asseoir sur un banc en bord de Seine,  loin de l’atmosphère chargée du travail, et prendre l’air me faisait le plus grand bien. Ces petits temps pour moi étaient très bénéfiques. Une fois au bureau, j’avais un petit roll-on d’huiles essentielles que je pouvais m’appliquer sur les poignets pour me faire du bien, j’avais aussi apporté mon thé avec une jolie tasse et j’avais organisé mon bureau de façon à ce que je m’y sente bien. Problème : je n’étais pas seule dans le bureau. Je le partageais avec une collègue qui passait son temps à donner des coups de fils perso, à rire très fort, recevoir de la visite, mettre du bazar partout dans la pièce, jusqu’à avoir je ne sais combien de paires de chaussures par terre, ses courses, ses rollers, plusieurs manteaux, des jouets pour ses enfants… Bref, impossible de travailler correctement pour moi dans ces conditions. Le petit coin que j’essayais de créer était loin d’être suffisant. Je n’imagine même pas si un jour je dois travailler dans un open space, l’enfer !!! Je préfère de loin être seule pour travailler comme je le souhaite et être efficace (mais ça c’est peut être aussi mon côté introverti qui prend le dessus) sans que personne ne me dérange avec ses humeurs et ses discussions à longueur de temps. 

Aujourd’hui, puisque je suis étudiante et que les facs sont fermées en raison de la crise sanitaire, je travaille de chez moi. L’inconvénient : ne voir personne d’autre que mon reflet sur l’écran de mon ordi (vivement que l’on puisse de nouveau sortir et voir du monde!). L’avantage : j’ai un cadre de travail super cool où j’ai créé un petit cocon où je me sens bien pour travailler ! 

Concrètement, cela tient à peu de choses : en général, pour commencer la journée, je diffuse des huiles essentielles, principalement du petitgrain bigarade ou de l’orange douce (je vous en parle dans cet article). Cela crée tout de suite une ambiance bienfaisante, apaisante et motivante. J’adore travailler à côté de plantes et surtout de fleurs, alors j’en ai souvent sur la table où je travaille. Selon mon humeur ou ce que je dois faire sur ma to do list, je dispose toujours des pierres à côté de moi. Je vous en parlais dans un article, je suis adepte de lithothérapie. Chaque pierre ayant des vertus différentes, je choisis chaque jour une pierre et je la garde à côté de moi, que ce soit des pierres roulées ou des bijoux. J’ai aussi quelques indispensables : un joli carnet et mon stylo fétiche. Ça peut paraître bête, mais toutes ces petites choses font en sorte que je suis dans une petite bulle de bien-être et dans un environnement qui me ressemble et dans lequel je vais passer une bonne journée de travail. Bien sûr, tout ça n’est pas figé, ça change, ça évolue, mais voilà les solutions que j’ai trouvé pour me sentir bien lorsque je travaille ! 

Voici quelques références bibliographiques sur le sujet (des chroniques plus complètes sont à venir bientôt !) :

  • Barrie Jaeger, Hypersensible et heureux au travail, Ed. Leduc, 2020, 19,90€.
  • Fanny Marais, Hypersensible, 10 séances d’autocoaching pour bien vivre sa singularité au travail, Ed. Vuibert, 2021, 14,90€.
  • Saverio Tomasella, Ultrasensibles au travail, Ed. Eyrolles, 2019, 208p, 16€.

N’hésitez pas à me raconter vos expériences de grands sensibles au travail dans les commentaires, qu’elles soient bonnes ou mauvaises ! ☺ 

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *