Vous commencez un peu à me connaitre, et notamment mon goût pour les sujets révoltants. Même si je ne les aime pas particulièrement parce qu’ils me mettent hors de moi, je dois avouer que certains sujets m’animent tout particulièrement et notamment celui de l’homme sensible. Pour vous rappeler mon avis sur le sujet, j’ai été interviewé pour le podcast A fleur de peau de notre amie Pascaline mais aussi celui de notre amie Sophie du podcast Il y avait une fois. J’ai également rédigé plusieurs articles sur le sujet (il y a différente manière d’être un homme, Je suis un homme féministe, Pleurer comme un homme), néanmoins un de plus n’est pas trop.
Dernièrement, un proche réagissait à une de mes stories Instagram concernant l’éducation des enfants et la non promotion de la masculinité toxique en leur montrant de la diversité et des profils d’hommes sensibles. En simplifiant sa réponse, ce proche m’a indiqué qu’en effet c’était une bonne chose mais qu’il fallait tout de même montrer des hommes “forts”. Que cette image fait perdurer l’espèce, que c’est un “héritage” pour notamment éviter de se faire dominer. Selon lui, cette éducation a permis à de jeunes guerriers de rester fort au combat, de gagner des guerres et que vu les temps qui courent nous ne pouvons pas nous permettre d’être sensibles. Je n’ai pas répondu à ses messages. Parce qu’il m’a fallu déjà du temps pour l’intégrer sans m’énerver, de l’analyser convenablement et de me rendre compte de plusieurs absurdités dans sa réponse.
Un homme sensible n’est pas fort ? Faux !
Faux, faux et archi faux ! Avec Deeply Sensitive, je reviens souvent avec ce discours : “voir votre sensibilité comme une force plutôt qu’une faiblesse”. Car oui c’est l’image que l’on a de la sensibilité. Donc dans l’esprit de certaines personnes, un homme n’est pas “fort” s’ il est sensible et s’il vit et exprime ses émotions. (*Grande inspiration)… Bon et bien que pensez-vous de Nelson Mandela ? Un homme sensible, enfermé pendant des années pour ses actions non violentes contre le racisme et la domination des blancs dans son pays. Cet homme condamné aux travaux forcés et à la prison à perpétuité, a survécu à sa peine qui a duré 27 ans… En sortant de prison, ses mêmes convictions l’animent et il deviendra un symbole de lutte non violente contre le racisme. Quand nous regardons le parcours de cet homme mais aussi de bien d’autres hommes, pouvons nous encore penser qu’être sensible nous rend faible ? Est ce que sous prétexte que je suis sensible, je m’en sortirais moins bien dans la vie que d’autres ? Je suis faible à vos yeux parce que vous me rendez faible. Mais dans ma tête je suis d’une force incroyable, parce que je chéris ma sensibilité. Nous ne pouvons mesurer la force mentale d’un homme comme on mesurerait une force physique.
Il faut continuer de promouvoir l’image de l’homme fort ? Faux !
Les guerres, parlons-en. L’homme dans le passé a fait la guerre pour des questions de terrains, de domination sur d’autres êtres vivants et des questions d’égos, etc… Parmi les soldats, certainement de grands sensibles, à qui nous avons dit : « soit fort comme un autre”. Au final, des millions d’hommes et de femmes tués. Sensible ou non, les guerres tuent et ne résolvent rien. Par ailleurs, est-ce que nous devons continuer de montrer cette image de l’homme viril qui ne ressent rien ? Je suis désolé mais non, je ne participerai pas à la promotion de la masculinité toxique. Pourquoi, parce qu’elle engendre beaucoup plus de mal qu’elle ne fait de bien. Elle dénigre la sensibilité de chacun et renvoie, femmes et hommes qui n’entrent pas dans leur catégorie, au second plan et ne faisant pas partie de la société. C’est cette masculinité toxique qui nous a justement conduit à la société d’aujourd’hui, aux incivilités grandissantes et au manque de tolérance. La masculinité toxique n’est pas notre héritage, notre héritage provient de ce que nous prodigue la nature, présente bien avant l’arrivée de l’homme sur notre planète. La nature est fait d’espèces différentes. De ce fait il me paraît évident que nous devons accepter qu’ils existent des profils différents et que nous acceptions tous la singularité de chacun.
Avoir trop d’hommes sensibles est la perte de notre espèce ? Faux !
(*Tapement de main sur le front, inspiration, tête contre le mur, yeux perdus dans le vide…) Désolé mais là je suis sans voix… Je ne suis pas du tout scientifique, ni expert en survie de l’espèce mais je doute fort que plus de PERSONNES (hommes et femmes) sensibles nuiraient à l’espèce humaine… (voir à ce sujet l’article de Séléné sur la survie des espèces grâce à la sensibilité élevée) Je pense en effet que c’est tout le contraire. Quand on regarde l’état actuel des choses, j’aurais plutôt tendance à dire que justement, nous manquons de sensibilité dans notre monde pour que nous puissions vivre convenablement et harmonieusement avec ce qui nous entoure. Après je suis d’avis également qu’il faut de tout pour faire un monde et qu’il faut accepter qu’il y est des personnes plus sensibles que d’autres et que tout le monde est unique.
Je n’ai pas répondu à cette personne, et je ne le ferais probablement pas… Mais je la remercie grandement de m’avoir donné son avis. Cela m’a davantage donné l’envie de continuer à plaider la cause d’un monde plus sensible. J’espère qu’à travers mes articles, mes messages et mes valeurs, j’aiderais de nombreux hommes et femmes à croire en leur sensibilité et à ne plus avoir honte de vivre leurs émotions. Nous n’avons pas à prouver à qui que ce soit que nous sommes forts. Si vous souhaitez prouver quelque chose à quelqu’un c’est à vous même. Je reste notamment convaincu qu’en éduquant nos enfants et en leur montrant des exemples de diversités, de tolérance et d’acceptation de ses émotions, nous parviendront à un monde plus humain.